Zurich (awp) - Au rang des trois principales priorités des entreprises suisses, le changement climatique représente pour ces dernières un facteur important. Selon une enquête de Deloitte, pas moins des trois quarts des firmes helvétiques ont accru leurs investissements dans le développement durable l'an dernier. Et plus d'un quart (28%) indiquent les avoirs étoffés de manière significative.

Sur les 2016 membres de directions d'entreprises affichant des revenus supérieurs à 500 millions de dollars interrogés dans 24 pays, dont 75 en Suisse, la proportion de dirigeants ayant fait part d'une augmentation des dépenses en matière de développement durable entre 6 et 19% est identique à celle de la Suisse, relève lundi le cabinet de conseils. Et la part des sociétés ayant fortement accru leurs investissements dans ce domaine, soit de plus de 20%, se situe à l'échelle mondiale à 19%.

Quasiment l'ensemble des sondés a fait état d'effets négatifs du changement climatique sur leur entreprise. Quant aux firmes helvétiques, elles ont relevé ressentir davantage que la moyenne mondiale la pénurie de ressources, la régulation des émissions, la pression des actionnaires et de la société ainsi que les coûts liés à l'atténuation de la transformation du climat.

Sondés quant aux défis à relever à court terme, 40% des dirigeants de sociétés suisses ont mentionné le changement climatique comme l'une des trois principales priorités, contre 42% à l'échelle mondiale. Il n'est devancé que par les difficultés rencontrés sur les chaînes d'approvisionnement (44%) et les incertitudes économiques (également 44%).

"Les entreprises suisses tardent trop à inscrire le développement durable au coeur de leur stratégie, de leurs produits et services, de leurs processus opérationnels et de leur culture d'entreprise" estime Liza Engel, membre de la direction de Deloitte Suisse, citée dans le communiqué. "En Suisse, les cadres dirigeants sont nombreux à se montrer sceptiques quant à la capacité de la société à résoudre la crise climatique".

Autre obstacle dans le domaine: les dirigeants doutent du sérieux avec lequel la question est abordée tant par les secteurs privé que public. Guère plus d'un cadre helvétique sur dix (12%) juge très sérieux les efforts du privé, contre 29% à l'échelle internationale. La proportion à porter un jugement identique quant à ceux des collectivités publiques n'est pas beaucoup plus élevée, celle-ci s'affichant à 20% (28% dans le monde).

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