GENEVE, 10 octobre (Reuters) - Les enfants ayant fui à l'étranger la guerre civile syrienne sont vulnérables au travail forcé, au mariage précoce et à la violence domestique, a déclaré jeudi l'Unicef.

Sur les 2,1 millions de Syriens ayant quitté leur pays, plus d'un million sont des enfants, dont certains sont sans parents ni famille, souligne l'agence onusienne.

En Jordanie, qui a à ce jour accueilli 540.000 réfugiés, l'accès à la santé, à l'éducation et à l'eau est précaire pour les réfugiés, déclare Michele Servadei, représentant adjoint de l'Unicef dans ce pays.

Quelque 120.000 personnes sont notamment entassées dans des conditions très difficiles au camp de Zaatari, dans le désert jordanien. "Dans ces communautés, ils (les enfants), sont beaucoup plus exposés au travail forcé, au mariage précoce, à l'exploitation en général", explique ce responsable.

Seuls 80.000 des 200.000 enfants syriens en âge d'être scolarisés en Jordanie vont effectivement à l'école, les autres restant dans le giron familial.

"Le problème, c'est que le foyer familial n'est pas toujours l'endroit le plus sûr. On y constate un haut degré de violence domestique, due sans conteste à la guerre, mais aussi au déplacement et au sentiment de frustration qui en résulte", note Michele Servadei.

Selon certaines estimations, environ 30.000 enfants syriens travaillent en Jordanie. "Ils sont principalement dans des fermes, pour beaucoup dans des conditions très dures, 10 heures par jour en utilisant des pesticides", dit Michele Servadei. (Stephanie Nebehay, Pascal Liétout pour le service français)