Morgan Stanley et JPMorgan s'attendent désormais à ce que les taux de la BCE atteignent 3,25 %, contre 2,5 % précédemment. Goldman Sachs et Deutsche Bank s'attendent également à un pic de 3,25 %, contre 3 % précédemment.

La Société Générale s'attend à une trajectoire de hausse encore plus agressive, prédisant que les taux d'intérêt de la zone euro atteindront 3,75 %, contre 3 % précédemment.

Après sa réunion de jeudi, la BCE a souligné qu'un resserrement significatif restait à venir pour freiner l'inflation galopante, même si elle a ralenti le rythme des hausses de taux à 50 points de base, contre 75 points de base lors de ses deux réunions précédentes. La présidente Christine Lagarde a laissé entendre que des hausses de 50 points de base pourraient suivre pendant plusieurs réunions.

Selon les projections officielles, l'inflation moyenne devrait atteindre 8,4 % en 2022 avant de redescendre à 6,3 % en 2023, et rester supérieure à l'objectif de 2 % de la BCE jusqu'en 2025.

Par conséquent, pour obtenir une majorité pour la décision de taux de jeudi, Mme Lagarde a dû offrir aux dissidents qui plaidaient pour une hausse de 75 points de base un engagement que les taux seraient augmentés à nouveau, potentiellement jusqu'à trois fois de 50 points de base chacune, ont déclaré des sources à Reuters.

Les analystes de Morgan Stanley ont déclaré qu'ils révisaient leurs prévisions parce que "les commentaires du Conseil des gouverneurs (de la BCE) indiquent qu'il est de plus en plus mal à l'aise avec le rythme attendu de la baisse de l'inflation, qui est perçu comme trop lent".

Elles ont ajouté que l'évaluation optimiste des perspectives de croissance à moyen terme par la BCE constituait une autre raison.

Les banques d'investissement ont revu leurs prévisions à la hausse, tout comme les marchés monétaires. Les opérateurs prévoient désormais que les taux de la BCE atteindront un maximum d'environ 3,2 % en septembre, contre environ 2,8 % jeudi avant la réunion de politique générale de la BCE.

Le rendement des obligations d'État allemandes à 10 ans, la référence de la zone euro, a atteint 2,208 % vendredi, soit une hausse de près de 30 points de base par rapport au niveau le plus bas atteint jeudi avant la réunion.

Les obligations de l'Europe du Sud se sont vendues encore plus fortement et le rendement des obligations italiennes à 10 ans a atteint 4,417 % vendredi, en passe de connaître une hausse hebdomadaire de plus de 50 points de base, qui serait la plus importante depuis mars 2020.