* Des dizaines de milliers de personnes attendues a Paris et Lyon

* Valls dénonce une "fronde des antis"

* La GPA et la PMA mais aussi le matraquage fiscal dénoncés

PARIS, 2 février (Reuters) - Manuel Valls a dénoncé l'émergence d'un "tea party à la française à quelques heures d'une nouvelle mobilisation des opposants au mariage homosexuel et une semaine après le "jour de colère" organisé dans les rues de Paris contre le gouvernement.

Dans une interview au Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur a en outre mis en garde une nouvelle fois les organisateurs des manifestations organisées à Paris et à Lyon contre tout débordement après les violences qui avaient suivi celle de dimanche dernier.

Fer de lance de l'opposition au mariage gay voté l'an passé, le collectif "la manif pour tous" espère réunir des dizaines de milliers de personnes contre la politique familiale du gouvernement et de sa majorité.

Ils les soupçonnent, malgré les nombreux démentis, de vouloir étendre la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes à l'occasion d'un futur débat parlementaire sur la famille et de légaliser la gestation pour autrui(GPA) avant la fin du quinquennat.

"Nous ne voulons pas qu'une loi prive nos enfants de père", a déclaré Ludovine de la Rochère, présidente du collectif.

"Nous assistons à la création d'un tea party à la française", a dit Manuel Valls, en référence à l'aile ultra-conservatrice du Parti républicain américain.

"S'engouffrant dans la crise de projet et de leadership de la droite, et face au recentrage du Front national, une droite conservatrice et réactionnaire s'est libérée. Avec l'opposition au mariage pour tous, elle a décuplé ses forces", a-t-il ajouté.

IMPORTANT DISPOSITIF DE SÉCURITÉ

Et le ministre de dénoncer une "fronde des anti : anti-élites, anti-impôts, anti-Parlement, ant-journalistes", avant d'appeler la droite républicaine "à se démarquer clairement des mouvements qui n'acceptent pas la démocratie et les choix du Parlement".

Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour les manifestations de dimanche, qui mobiliseront 1.500 policiers à Paris et 600 à Lyon.

Après des négociations ardues avec la préfecture de police, un accord a été trouvé sur le parcours du défilé parisien, qui ira de la place de l'Ecole militaire (VIIe arrondissement) jusqu'à la place Denfert-Rochereau (XIVe).

Les organisateurs, qui redoutent "des interpellations à l'aveugle contre d'honnêtes citoyens", ont fait appel à des huissiers dans le cortège pour constater l'attitude des forces de l'ordre.

Albéric Dumont, un autre responsable du collectif d'organisation, a indiqué que les manifestants entendaient aussi protester contre "le matraquage fiscal des familles" et "la théorie du genre qui nie l'altérité homme-femme et qui aujourd'hui est en train de s'implanter dans les administrations et les écoles."

La manifestation de dimanche intervient après une vive polémique sur un supposé enseignement de cette "théorie du genre" à l'école, qui a conduit des parents à refuser d'envoyer leurs enfants à l'école. (voir )

Au nom du "principe de précaution", Albéric Dumont a réclamé l'arrêt de l'enseignement de "l'ABCD de l'égalité" expérimenté dans des classes de primaire pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons. (Yann Le Guernigou, édité par Eric Faye)