« Un pompier qui essaie d'éteindre le feu qu'il a lui-même allumé ». C'est ainsi qu'Eric Woerth, Secrétaire général des Républicains a résumé lors du point presse hebdomadaire les mesures annoncées, lundi matin, par François Hollande en faveur de l'emploi, de la formation, de l'apprentissage à l'occasion de ses vœux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi.

« Il parle d'un plan d'urgence pour l'emploi. Or l'urgence a sonné depuis longtemps. Cela vient bien tard », observe-t-il trouvant « extrêmement dangereux de commencer l'année par un mensonge aux Français ». Une allusion au plan de 500 000 formations annoncé par François Hollande. « C'est un mensonge éhonté, grave, parce qu'il ne sera pas suivi de réalité. 500.000 personnes formées, ce n'est pas réaliste. Cela veut dire que, derrière, il faut 500 000 postes. S'il n'y en a pas, celle accroit la désespérance plutôt que de créer de l'espoir. Doit-on faire des plans à coup de mesures irréelles ? Peut on donner l'espoir qu'après une formation délivrée rapidement on puisse retrouver un emploi », s'inquiète Eric Woerth pour qui « la machine de formation française -qui prend en charge un peu plus de 650.000 demandeurs d'emploi par an actuellement- ne peut pas suivre car elle n'a pas les moyens » en formateurs, cursus… Pour lui, « le président Hollande inverse les facteurs : il veut former sans emploi alors qu'il faut d'abord créer les conditions de la croissance ».

Sur l'apprentissage que François Hollande veut réhabiliter, Eric Woerth s'étonne. « C'est un président qui cherche le pardon des offenses. L'apprentissage est une filière d'avenir et d'excellence. Elle était en progression sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais le gouvernement socialiste l'a massacrée. Depuis 2012, l'apprentissage a baissé de 11%. Et voilà que soudainement c'est une priorité, qu'il y a urgence ! C'est une forme de rédemption mais il y avait urgence depuis 2012 », réagit Eric Woerth qui se montre particulièrement circonspect sur les mesures annoncées en raison d'une scène qui est jouée et « surjouée » chaque année à la même époque. « Les plans succèdent aux pactes sans succès .Tout se passe toujours au mois de janvier et il y a toujours très loin entre les intentions et l'action », relève le député-maire de Chantilly pour qui François Hollande « a aggravé la situation de la France qui décroche inexorablement ».

S'il remarque que dans les vœux du président Hollande « les créations d'emploi ont été placées sous silence », Eric Woerth observe qu'en ce qui concerne les aides aux entreprises « il commence à détricoter ce qu'il a tricoté avec la loi Pinel mais il n'a pas évoqué la question de la pénibilité, facteur de complexification ».

Estimant que ne pas vouloir « changer la durée légale du temps de travail » était « une faute », Eric Woerth s'est inquiété du « temps perdu », de « l'énergie consommée pour rien » à propos du CICE. « Nous avions proposé une baisse des charges sociales. Il ne l'a pas souhaité. Il revient aujourd'hui sur cette idée. ! ».

Par contre, comme le souligne également Gérard Cherpion, Secrétaire national au Travail et à l'Emploi, François Hollande ne touchera toujours pas aux tabous socialistes : le contrat de travail, le temps de travail, la rémunération. « Nous devons encore attendre. Attendre la conférence de février, attendre les conclusions de la commission Badinter qui fait un rapport sur la commission Combrexelle, attendre la loi El Khomri, attendre la loi Macron. Nous pensions pourtant être en état d'urgence … », observent-ils.

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