ISTANBUL, 12 mars (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche que les Pays-Bas auraient un prix à payer pour avoir porté atteinte aux relations entre les deux pays en interdisant à deux de ses ministres de venir faire campagne auprès de la diaspora turque.

"Ils auront naturellement à en payer le prix et aussi à apprendre ce qu'est la diplomatie", a-t-il dit lors d'un discours à Istanbul.

"Nous leur apprendrons la diplomatie internationale", a-t-il ajouté.

Les autorités néerlandaises ont empêché samedi en fin de matinée l'avion du chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, d'atterrir à Rotterdam. Dans la soirée, la police a raccompagné la ministre de la Famille, Fatma Betul Sayan Kaya, à la frontière allemande après l'avoir empêchée d'entrer dans le bâtiment du consulat de Turquie à Rotterdam et l'avoir déclarée indésirable sur le territoire néerlandais.

Les Pays-Bas, où des élections législatives auront lieu mercredi prochain, ont invoqué un risque de trouble à l'ordre public. Dans d'autres pays, dont l'Allemagne et l'Autriche, des réunions politiques ont été pareillement annulées. Des ministres turcs devaient y participer pour faire campagne en faveur du "oui" au référendum du 16 avril sur une réforme de la constitution qui vise à renforcer les pouvoirs présidentiels en Turquie.

"Si vous êtes capables de sacrifier les relations turco-néerlandaises pour une élection ce mercredi, vous en paierez le prix", a insisté Erdogan.

"Je pensais que le nazisme était mort, mais j'avait tort. Le nazisme est encore très répandu en Occident. L'Occident a montré son vrai visage", a-t-il poursuivi. (Tuvan Gumrukcu; Henri-Pierre André pour le service français)