WASHINGTON, 15 mars (Reuters) - Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a annoncé vendredi son intention de renforcer la défense antimissile des Etats-Unis, en réponse aux "provocations" de la Corée du Nord.

Quatorze intercepteurs seront ajoutés d'ici 2017 aux 26 déjà en place sur le site de défense antimissile de Fort Greely, en Alaska, a précisé Chuck Hagel. Une seconde station radar visant à repérer les missiles balistiques sera également déployée au Japon. Le Pentagone n'exclut pas non plus la création d'un site sur la côte Est des Etats-Unis.

Le déploiement des 14 nouveaux intercepteurs coûtera près d'un milliard de dollars (million d'euros) et devra être approuvé par le Congrès.

"En prenant les mesures présentées aujourd'hui, nous renforcerons notre défense chez nous, maintiendrons nos engagements envers nos alliés et partenaires et dirons clairement au monde que les Etats-Unis sont fermes face à l'agression", a déclaré Chuck Hagel lors d'une conférence de presse.

La semaine dernière, la Corée du Nord a menacé d'exercer son droit à une attaque nucléaire préventive contre les Etats-Unis au cas où elle aurait besoin de se défendre alors que le Conseil de sécurité des Nations unies adoptait de nouvelles sanctions contre Pyongyang, en représailles au troisième essai nucléaire mené par le pays, le 12 février.

Les experts doutent cependant que le régime du jeune dirigeant nord-coréen Kim Jung-un ait la capacité de frapper le sol américain.

L'addition de ces 14 intercepteurs représente un revirement par rapport à une précédente décision de l'administration Obama en 2010 qui avait décidé d'arrêter le développement du système d'intercepteurs à 30. Le gouvernement précédent de George Bush avait prévu d'en déployer 44.

Actuellement, 26 intercepteurs sont déployés à Fort Greely, et quatre à la base aérienne de Vandenberg en Californie.

Le secrétaire à la Défense a expliqué la décision annoncée par le Pentagone par la nécessité de devancer la menace nord-coréenne, représentée par le test du 12 février et par le lancement en décembre d'une fusée dont les analystes pensent qu'elle visait à développer la technologie pour un missile balistique intercontinental.

"La raison de ce que nous faisons (...) est de prendre une longueur d'avance sur la menace", a dit Chuck Hagel.

Les Etats-Unis ont informé la Chine, principal allié de la Corée du Nord, de leur décision d'accroître le nombre d'intercepteurs mais Chuck Hagel n'a pas voulu dire quelle avait été la réaction de Pékin. (David Alexander et Phil Stewart, Jean-Philippe Lefief, Hélène Duvigneau et Danielle Rouquié pour le service français)