Les marchés émergents sont particulièrement délaissés dans la crainte que le redressement de l'économie américaine, qui justifie le projet de la Réserve fédérale américaine de sortir progressivement de son programme d'injections de liquidités, n'incite les investisseurs à se tourner vers les économies avancées.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé sur une nouvelle baisse de 1,11% à 3.658,04 points, après un recul de 3,66% la veille. Il accuse une perte de 3,87% sur la semaine, son plus net recul hebdomadaire depuis fin septembre 2012.

Le Footsie britannique a reculé de 0,7% et le Dax allemand a encore perdu 1,76%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,43% et l'indice EuroFirst 300 0,99%.

"Nous sommes à un changement de cap et il est arrivé plus tôt que prévu par les investisseurs. La liquidité est devenue le point de focalisation des marchés", dit Roland Kaloyan, responsable de la stratégie chez Société générale CIB.

A la clôture des marchés européens, les grands indices boursiers américains perdent 0,25% à 0,95%, avec un indice de volatilité qui reste au-delà de la barre des 20 franchie jeudi pour la première fois cette année.

Dopés par l'arrivée à expiration des contrats trimestriels sur les futures et options, les volumes sont étoffés, avec un indice de volatilité en Europe qui est resté à ses plus hauts niveaux depuis fin février, à plus de 24.

L'indice MSCI mondial, qui reflète l'évolution des bourses dans 45 pays, est parti pour accuser sa plus forte baisse hebdomadaire depuis plus de 12 mois. L'indice des marchés émergents a perdu près de 6% cette semaine, portant le recul depuis le début de l'année à environ 15%, et la tendance à la baisse devrait se prolonger, estiment des intervenants.

Le dollar, grand bénéficiaire de l'annonce de la Fed mercredi et de l'incertitude sur l'avenir qui en découle, dopé par l'envolée du rendement des obligations du Trésor américain (Treasuries), est bien parti pour réaliser sa plus forte hausse hebdomadaire en un an face à un panier de devises.

L'euro, affecté par un retour des incertitudes politiques en Grèce avec le retrait de la Gauche démocratique du gouvernement , perd encore 0,8% à 1,3120 dollar, son plus bas niveau des deux dernières semaines.

Sur le marché obligataire, les Treasuries américains à 10 ans ont dépassé la barre de 2,50% de rendement pour la première fois depuis août 2011, tandis que la tension se maintient sur les rendements des dettes à 10 ans espagnole et italienne et que le rendement des obligations grecques à 10 ans a franchi le taux de 11%.

Le baril de Brent chute de 1,85 dollar à 100,31 dollars, après une brève tentative de rebond en cours de séance.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat