À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 1,0% à 4.306,26 points. Le Footsie britannique a perdu 0,97%, à un plus bas d'un mois et le Dax allemand a abandonné 1,28%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 cédait 0,88% et le FTSEurofirst 300 reculait de 1,07%.

Le cours du cuivre, considéré comme un baromètre de la santé économique de la Chine, a reculé pour la quatrième séance consécutive, tombant à son plus bas niveau depuis 2010, après une nouvelle baisse de 5% des contrats futures.

La faillite du fabricant d'équipements pour l'énergie solaire, Chaori Solar, le premier cas de défaut de paiement sur le marché obligataire chinois, alimente parallèlement la défiance des intervenants de marché vis-à-vis de nombreux montages financiers adossés au cuivre.

"Il y a suffisamment d'investisseurs tentés de prendre leurs profits pour que la moindre mauvaise nouvelle alimente le courant de vente. En l'occurrence, la Chine y est pour beaucoup et la situation en Ukraine ne s'arrange pas du tout", note Rick Meckler, chez LibertyView Capital Management à Jersey City.

Les contacts et les mises en garde se multiplient pour tenter de régler la crise ukrainienne, avec d'un côté une rencontre des chefs de la diplomatie américaine et russe vendredi, de l'autre un appel du G7 adressé à la Russie lui demandant d'arrêter les préparatifs du référendum en Crimée, sous peine de sanctions.

En Europe, les valeurs cycliques et exportatrices ont figuré parmi les plus fortes baisses en raison des craintes liées à la Chine, avec une perte de 2,39% de Schneider Electric, de 2,17% du conglomérat allemand Siemens et de 1,92% du numéro cinq mondial de l'agrochimie BASF.

Les banques italiennes Banca Popolare di Milano (+5,28%), Banca Monte dei Paschi di Siena (+1,36%) et Ubi Banca (+4,77%) ont évolué contre la tendance après leurs résultats 2013.

Sur le marché des changes, les devises des marchés émergents perdent du terrain -notamment le dollar australien, le peso chilien et le rand sud-africain, étroitement corrélés au cours du cuivre- tandis que les devises jugées sûres comme le yen et le franc suisse sont recherchées.

Les investisseurs redoutent que la politique de Pékin visant à freiner la spéculation à la hausse sur le yuan et la distribution excessive de crédits ne finisse par faire dérailler la deuxième économie mondiale.

La banque centrale chinoise est prête à revoir à la baisse le ratio des réserves obligatoires (RRR) en cas de ralentissement trop prononcé de l'activité économique du pays, ont dit des sources proches des discussions.

Sur le marché de la dette souveraine, les obligations du Trésor américain, qui stagnaient ces derniers jours, se sont orientées à la hausse.

Le pétrole Brent retombe sous 108 dollars le baril sur des anticipations d'un ralentissement de la demande des deux plus grands consommateurs mondiaux, la Chine et les Etats-Unis, tandis que le brut léger américain recule face à la perspective d'une vente de cinq millions de barils issus des réserves stratégiques américaines, prévue à titre de test.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)