L'économie suédoise se dirige vers une récession l'année prochaine, sous l'effet d'une inflation galopante et de la guerre en Ukraine, a déclaré lundi la nouvelle ministre des Finances du pays.

On s'attend maintenant à ce que l'économie se contracte de 0,4 % en 2023, et il y a un risque important que le résultat soit encore plus faible, a déclaré la ministre des Finances Elisabeth Svantesson en présentant ses premières prévisions économiques depuis les élections de septembre, au cours desquelles un bloc de droite a décroché une faible majorité.

Le précédent gouvernement du pays nordique avait prévu en août une croissance de 0,4 % en 2023.

"Les perspectives économiques de la Suède sont sombres et nous nous dirigeons vers un hiver difficile", a déclaré M. Svantesson lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'il y avait un risque élevé que l'évolution soit encore plus faible que le scénario principal.

Le ministère des finances a également revu à la hausse ses perspectives en matière d'inflation, prévoyant une augmentation des prix à la consommation à des taux fixes de 7,9 % cette année et de 5,2 % l'année prochaine, alors que les projections d'août du gouvernement précédent étaient respectivement de 7,3 % et de 3,9 %.

M. Svantesson a promis de s'en tenir au cadre de la politique budgétaire suédoise, en vertu duquel les finances publiques sont gérées avec un excédent de 0,3 % du PIB sur un cycle économique. Ce cadre est largement crédité d'avoir un impact significatif sur les finances publiques solides de la Suède.

"Pour nous et pour moi, il est important que la politique budgétaire dans cette situation soit bien équilibrée, que la politique budgétaire n'alimente pas l'inflation. Et nous nous en tiendrons au cadre de la politique budgétaire, et nous nous assurerons ainsi d'avoir une marge de manœuvre si l'année prochaine devient encore plus difficile", a-t-elle déclaré. (Reportages d'Anna Ringstrom, Johan Ahlander et Niklas Pollard à Stockholm, et Terje Solsvik à Oslo, édition de Gwladys Fouche, Stine Jacobsen et Mark Heinrich)