Les notaires attendent un ralentissement des transactions dans l'ancien -elles devraient atteindre 800.000 au titre de 2011- mais estiment que le marché restera soutenu par des taux d'intérêt "raisonnables", la poursuite des prêts "même si les conditions d'octroi sont plus dures" et "le manque de placements alternatifs pour des investisseurs en quête de sécurité".

Dans la promotion immobilière, "il est probable que 2012 sera en retrait par rapport à 2011", ajoutent-ils, en raison de la fin programmée du dispositif locatif Scellier qui permet des déductions fiscales importantes.

Selon les notaires, les prix devraient évoluer de façon différenciée dans l'ancien avec "une certaine résistance" à Paris intra-muros et dans les grandes métropoles de province, du littoral et de la couronne de Paris en raison du déficit chronique de l'offre dans ces régions.

Dans le reste du pays, "l'évolution des prix sera négative sans pour autant connaître une chute aussi brutale qu'en 2008".

Dans le neuf, ils estiment que les promoteurs "proposeront des produits généralement en retrait en termes de prix par rapport à 2011" pour attirer les primo-accédants.

"Le marché du logement est probablement à un tournant, clôturant une longue décennie commencée en l'an 2000" et marquée par le dynamisme de l'ensemble des marchés, ajoutent-ils. "Il faut se rendre à l'évidence, les données macroéconomiques nationales et internationales vont mettre fin à ce dynamisme."

FIN DE PARTIE?

La baisse de la note de la France par Standard & Poor's devrait avoir un impact faible sur les taux d'intérêts, selon les notaires.

Le courtier Cafpi attend lui aussi une baisse du nombre de transactions et de la production de logements cette année.

Parmi les raisons invoquées derrière cette prévision, le courtier cite "la hausse probable des taux fixes (suite à la dégradation de la note AAA), la suppression du prêt à taux zéro pour les primo-accédants dans l'ancien (80% des opérations), la diminution de l'offre dans l'ancien à cause de la nouvelle imposition des plus-values, la fin du Scellier".

Le Réseau Laforêt estime pour sa part dans un point de marché qu'"au premier semestre, la demande globale accusera un net recul lié à l'attentisme général". "Dans ce contexte, les prix devraient baisser significativement jusqu'à -10%".

"Le second semestre sera caractérisé par une reprise de l'activité, soutenue par une offre plus diversifiée (...) ainsi que par des prix de mise en vente affichés à des niveaux plus abordables", poursuit-il.

"La baisse des prix fera plus que combler la hausse des taux d'intérêts du premier semestre", dit-il en estimant que cela rendra à nouveau solvable une partie importante des acquéreurs potentiels. "Ceci se traduira par une stabilisation voir une hausse des prix de 1 à 3%."

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse