ROME, 27 septembre (Reuters) - Le gouvernement italien va reporter la hausse de la TVA pour apaiser les tensions au sein de la coalition au pouvoir mais il compensera cette mesure par une taxation accrue des carburants et une aug mentation de certaines taxes sur les entreprises, montre un projet de décret qui devait être débattu ce vendredi.

Le Peuple de la liberté (PDL), le parti de l'ex-Président du conseil Silvio Berlusconi qui est l'un des deux piliers de la coalition, a menacé de faire tomber le gouvernement si celui-ci ne renonce pas au relèvement de la TVA censé entrer en vigueur le mois prochain.

Déjà repoussée de trois mois, cette hausse sera reportée à janvier, selon le texte que s'est procuré Reuters.

Le gouvernement devrait débattre de ce projet lors d'un conseil des ministres censé débuter à 19h30 (17h30 GMT). Mais aucun ordre du jour officiel de cette réunion n'a été rendu public.

Pour compenser le milliard d'euros de manque à gagner en terme de recettes fiscales lié au report du passage de la TVA de 21% à 22%, le gouvernement veut augmenter les prix à la pompe, qui figurent déjà parmi les plus élevés de l'Union européenne.

Cette hausse serait de deux centimes par litre d'ici la fin de l'année, auxquels s'ajouteraient 2,5 centimes début 2014.

Parallèlement, le paiement anticipé obligatoire en décembre par les entreprises de deux taxes (l'Ires et l'Irap) serait porté à 103% du montant théorique annuel, contre 101% jusqu'à présent.

Cette mesure permettrait d'augmenter les recettes fiscales de 2013 mais elle amputerait celles de 2014, l'augmentation du paiement anticipé devant être compensée par des versements plus faibles l'an prochain.

Ce projet semblait à première vue insuffisant pour apaiser la colère du PDL.

Daniele Capezzone, député PDL et président de la commission des Finances à la Chambre, a ainsi jugé "tout simplement inacceptable" que le gouvernement tente de financer le report d'une hausse de taxe par l'augmentation d'autres prélèvements.

Ce projet, a-t-il ajouté, prouve qu'il est temps de mettre fin à la coalition emmenée par le président du Conseil Enrico Letta, issu du Parti démocrate (PD, centre gauche).

(Giuseppe Fonte, Julien Dury pour le service français, édité par Marc Angrand)