(Actualisé avec décision de l'Etat de Washington)

NEW YORK, 18 mars (Reuters) - Le gouvernement américain a fait appel vendredi de la suspension par un certain nombre de juges du second décret anti-immigration pris par le président Donald Trump.

Le différend juridique sur ce texte entre l'administration républicaine et certains juges fédéraux va emprunter le chemin des cours d'appel fédérales, avant un examen éventuel par la Cour suprême, que Donald Trump a promis de saisir si nécessaire.

Le ministère de la Justice (DoJ) a fait savoir qu'il avait interjeté appel de la décision prise par le juge Théodore Chuang, du Maryland devant la cour du 4e circuit de Richmond, en Virginie.

Le juge Chuang a bloqué jeudi la partie du décret présidentiel suspendant temporairement l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays musulmans. Il a en revanche maintenu la partie interdisant pour quatre mois l'entrée des réfugiés aux Etats-Unis.

Paraphé le 6 mars, le texte devait entrer en vigueur jeudi.

Un autre magistrat à Hawaï, Derrick Watson, a lui bloqué des deux parties du décret.

Dans l'Etat de Washington, où le décret est aussi contesté, le juge James Robart a suspendu toutes les procédures, tant que la décision prise à Hawaï reste valable pour éviter les jugements doublons.

Le mois dernier, la Cour d'appel de San Francisco avait confirmé une décision du juge Robart qui avait bloqué le premier décret pris par Donald Trump, le 27 janvier. Ce texte suspendait l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays musulmans. L'Irak ne figure plus dans le second décret.

Les détracteurs du décret font valoir que le texte est une atteinte à la liberté religieuse. Donald Trump assure que la mesure est requise au nom de la sécurité nationale.

La Cour suprême est pour l'instant partagée à égalité entre quatre juges progressistes et quatre conservateurs. Le neuvième juge, choisi par Trump, Neil Gorsuch, attend toujours sa confirmation.

Selon Hans von Spakovsky, de la Heritage Foundation basée à Washington, le ministère de la Justice, s'il devait déposer un recours devant la Cour suprême, pourrait faire en sorte d'attendre que Neil Gorsuch soit nommé. (Mica Rosenberg avec Kristina Cooke à San Francisco; Gilles Trequesser et Danielle Rouquié pour le service français)