Bien que sous une nouvelle pression cette semaine, le yen s'est maintenu à son plus bas niveau depuis trois mois contre le billet vert mardi, malgré les données montrant que l'économie japonaise a glissé dans la récession en se contractant de manière inattendue pendant deux trimestres consécutifs en raison de la faiblesse de la demande intérieure.
Les données sur l'inflation américaine ont repoussé les paris sur une première baisse des taux de la Fed au milieu de l'année, après avoir montré que l'indice des prix à la consommation a augmenté de 3,1 % en janvier en glissement annuel, contre une hausse attendue de 2,9 %.
Le marché estime actuellement qu'il n'y aura pas de baisse des taux en mars, alors qu'il y a un mois, 77 % des investisseurs pensaient que les baisses de taux commenceraient à ce moment-là, selon l'outil FedWatch du CME. Les marchés considèrent qu'il y a environ 60 % de chances que la Fed maintienne également ses taux lors de sa réunion de mai. Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a déclaré mercredi que la Fed resterait sur la bonne voie même si les hausses de prix étaient un peu plus fortes que prévu dans les mois à venir, et que la banque centrale devrait se garder d'attendre trop longtemps avant de réduire ses taux d'intérêt.
Le vice-président de la Fed chargé de la supervision, Michael Barr, a déclaré que la Fed restait confiante, mais que les chiffres de l'IPC de janvier montraient que le retour des États-Unis à une inflation de 2 % "pourrait être cahoteux".
"La Fed adopte une approche à long terme et son chemin vers les 2 % d'inflation tient compte des accidents de parcours. Les commentaires des responsables de la Fed après la publication du rapport sur l'inflation en témoignent", a déclaré Matt Simpson, analyste principal du marché chez City Index.
L'indice du dollar, qui mesure le billet vert par rapport à six autres devises, s'est consolidé en dessous d'un nouveau plus haut de trois mois de 104,97 touché mercredi, avant les ventes au détail américaines de janvier prévues plus tard dans la journée de jeudi. Il est resté pratiquement stable à 104,66.
Le yen a continué à se maintenir sous le plus bas de trois mois de 150,88 touché mardi, soutenu après que les principaux responsables de la monnaie du Japon aient mis en garde contre des mouvements "rapides" du yen le jour précédent.
La devise s'est renforcée de 0,31% par rapport au billet vert pour atteindre 150,15, malgré la faiblesse inattendue du produit intérieur brut du Japon jeudi, qui a vu le Japon perdre son titre de troisième économie mondiale.
Carol Kong, stratège en devises à la Commonwealth Bank of Australia, a estimé que la récession technique avait peu d'impact sur le dollar/yen, les prochaines négociations salariales de printemps étant plus importantes pour les perspectives de la politique de la Banque du Japon (BOJ) et pour le yen.
"En effet, les marchés ont continué à estimer qu'il y avait de fortes chances que la Banque du Japon augmente ses taux en avril, malgré la publication d'un PIB négatif", a déclaré Mme Kong.
Néanmoins, la pression exercée par le dollar devrait persister, les opérateurs misant sur une baisse des taux de la Fed plus tard dans l'année, a-t-elle ajouté.
"Dans ce contexte, une nouvelle intervention verbale des autorités japonaises ne pèsera pas sur l'USD/JPY plus que temporairement, selon nous."
Ailleurs dans la région, le dollar australien a brièvement glissé après une série étonnamment faible de chiffres sur l'emploi. Il est resté pratiquement inchangé à 0,64895 $.
Le kiwi était à 0,6084 $ pour un dollar américain.
La livre sterling, quant à elle, s'est échangée à 1,25675 $, avant la publication du PIB britannique jeudi.
L'euro est resté stable à 1,0729 dollar.
Dans les crypto-monnaies, le bitcoin a augmenté de 0,45% à 52 008,20 $. Il a atteint 52 544,76 dollars au cours de la séance, dépassant le sommet de 25 mois de 52 079 dollars atteint mercredi après que la valeur totale investie dans le bitcoin ait dépassé 1 000 milliards de dollars pour la première fois depuis novembre 2021.
