La combinaison d'une Réserve fédérale hawkish et de perspectives économiques mondiales plus incertaines avec l'aggravation de la crise énergétique en Europe a pesé sur le huard ces dernières semaines.

Pourtant, sa baisse d'environ 4 % par rapport au dollar américain, valeur refuge, depuis le début de l'année 2022 est bien inférieure à celle de toutes les autres devises du G10.

"Si l'aversion au risque commence à diminuer, nous pourrions voir la devise canadienne commencer à revenir à des niveaux plus conformes aux fondamentaux", a déclaré Jay Zhao-Murray, analyste de marché chez Monex Canada Inc.

"Dans l'ensemble, il semble que l'économie canadienne va s'en sortir un peu mieux que certains de ses homologues du G10. C'est pourquoi nous avons de la vigueur dans la dernière moitié de nos prévisions."

Selon la prévision médiane du sondage, la devise canadienne devrait se renforcer de 1,2 % pour atteindre 1,30 par dollar américain, ou 76,92 cents américains, dans trois mois, comparativement à la prévision d'août de 1,28. Il devrait ensuite grimper à 1,25 dans un an.

Les prix élevés des produits de base, ainsi qu'un boom de la demande alors que les économies ont assoupli les restrictions liées à la pandémie, ont permis au Canada de surmonter une tempête économique qui menace de faire basculer bon nombre de ses autres nations riches dans la récession. Le pétrole est l'une des principales exportations du Canada.

En outre, le taux d'inflation du Canada a montré des signes de plafonnement. La Banque du Canada a été parmi les plus agressives des grandes banques centrales en matière de resserrement de la politique monétaire.

Les marchés monétaires et les économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que la BdC augmente mercredi son taux d'intérêt de référence de trois quarts de point de pourcentage pour atteindre un niveau de 3,25 % et à ce que les taux culminent ensuite entre 3,75 % et 4,00 % l'année prochaine.

"Les taux d'intérêt plus élevés au Canada attirent des entrées de capitaux qui pourraient soutenir le huard", a déclaré Zhao-Murray.

La flambée des prix des maisons au Canada diminuera fortement l'année prochaine, mais pas suffisamment pour les rendre abordables, car la Banque du Canada devrait continuer à augmenter les taux d'intérêt et les maintenir plus longtemps, selon un sondage Reuters distinct. [CA/HOMES]

(Pour d'autres articles du sondage Reuters de septembre sur les taux de change :)