(Actualisé avec déclarations Capriles)

CARACAS, 9 novembre (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné l'"occupation" par l'armée d'une chaîne de magasins d'électronique afin de l'obliger à revenir sur des hausses de prix que le gouvernement socialiste juge néfastes à l'économie du pays.

Plusieurs dirigeants des cinq magasins de la chaîne Daka ont été arrêtés. Le distributeur sera désormais contraint de vendre ses produits à des "prix honnêtes", selon les propos prononcés vendredi soir par Nicolas Maduro, qui a succédé à Hugo Chavez, décédé en mars.

Des militaires ont aussitôt pris position devant les magasins. Samedi matin, plusieurs centaines de clients ont afflué dans les magasins Daka pour profiter des prix plus avantageux imposés par l'Etat.

"Nous faisons cela pour le bien de la nation", a affirmé le président, qui accuse les riches hommes d'affaires et les hommes politiques de droite, soutenus par Washington, de mener une "guerre" économique contre lui.

"J'ai ordonné l'occupation immédiate de cette chaîne pour qu'elle offre ses produits à la population à des prix équitables", a-t-il dit en ajoutant que "la spoliation du peuple doit cesser".

Le groupe de presse vénézuélien Ultimas Noticias et certains utilisateurs de Twitter ont signalé des actes de pillage dans un magasin Daka à Valencia, dans le centre du Venezuela, ce que les autorités n'ont pas confirmé.

Les détracteurs de Nicolas Maduro, menés par Henrique Capriles, candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril, estiment que ce sont les mesures de contrôle de l'économie et la politique du gouvernement contre le secteur privé qui sont à blâmer pour les distortions de prix et la pénurie de produits de consommation courante.

Henrique Capriles tente de présenter les élections municipales du 8 décembre comme un référendum sur la politique de Nicolas Maduro.

"Jamais dans notre histoire, quelqu'un n'a été aussi incompétent à Miraflores (la résidence présidentielle)", a écrit samedi le meneur de l'opposition sur le réseau social Twitter. "Tout ce que fait Maduro se résume à détruire encore plus l'économie et faire fuir les investisseurs." (Deisy Buitrago et Andrew Cawthorne; Eric Faye et Julien Dury pour le service français)