Wall Street vient d'enquiller une troisième séance de progression dans le sillage de la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. La situation aurait-elle été différente si le camp adverse l'avait emporté ? Je laisse la réponse à ceux qui possèdent des talents divinatoires, marabout, pythie, vaudou voire christ cosmique. Pour le moment, tout le monde est beau et dynamique. Même le patron de la Fed, Jerome Powell, pense que le retour du républicain à la Maison Blanche au début de l'année prochaine n'aura pas beaucoup de conséquences à court terme. Il l'a dit hier soir en parallèle de l'annonce d'une baisse de taux 25 points de base, comme cela était attendu. Le coût de base de l'argent aux Etats-Unis redescend dans la fourchette 4,50 à 4,75%. Pour autant, la politique monétaire reste restrictive, a rappelé Powell, tout en reconnaissant que l'économie se porte plutôt pas mal et que les attentes d'inflation sont modérées à ce stade. En d'autres termes, tout va plutôt bien.

Interrogé sur sa situation personnelle, le président de la Fed ne s'est pas dérobé en affirmant qu'il ne démissionnera pas même si Donald Trump le lui demande. Ces deux-là ont une relation pour le moins compliquée. C'est Donald qui a nommé Jerome lors de son premier mandat, sans imaginer que Jerome placerait l'indépendance de l'institution au-dessus des directives du président des Etats-Unis. Il y a eu par la suite quelques échanges savoureux entre les deux hommes.

En attendant de savoir si les joutes vont reprendre, les investisseurs font plutôt confiance aux lignes directrices pro-business de Trump. L'indice le plus suivi à Wall Street, le S&P500, est aux portes des 6000 points après un gain de 0,8% hier. Je me souviens avoir cherché une illustration pour le franchissement des 4000 points en avril 2021. Depuis, les 5000 ont été effacés en février dernier, et les 6000 sont à portée de séance. Il a fallu 16 ans (entre 1998 et 2014) pour que le S&P500 passe de 1000 à 2000 points, puis 5 ans de plus pour qu'il atteigne 3000 points (26 juillet 2019). L'indice est donc en passe de doubler en un peu plus de 5 ans. Comme dirait mon voisin Emile, "Eh oui, couillon, c'est normal qu'on les passe plus vite, ces niveaux symboliques, il faut que 20% pour aller de 5000 à 6000 alors qu'il faut 66% pour aller de 3000 à 5000. On t'apprend rien à l'école des baveux ?".

Même l'Europe a fini par se laisser embringuer. La veille, les indices du vieux continent avaient fait mine de s'enthousiasmer pour la victoire républicaine, avant de se ramasser en beauté. Hier, ils ont repris du poil de la bête. Le DAX allemand (+1,7%) a particulièrement brillé après l'éclatement de la coalition au pouvoir, qui pourrait entraîner une motion de censure. Le marché fait le pari d'un renforcement des conservateurs avec plan de relance. Le CAC40 français a profité d'un retour en grâce de son compartiment luxe pour s'offrir une belle hausse, en dépit du plongeon de Legrand après des trimestriels décevants et du gadin du secteur bancaire, emporté par les chiffres médiocres du Crédit Agricole. Toutefois, on navigue toujours un peu à vue sur la place parisienne.

Il y a pas mal d'annonces de résultats d'entreprises depuis hier soir. Quelques déceptions aux Etats-Unis notamment (The Trade Desk, Airbnb, Pinterest, Capri…) et des entreprises emblématiques en Europe, comme la Compagnie Financière Richemont dans le luxe, dont les chiffres sont un peu courts mais sans grande surprise par rapport à la concurrence.

En Chine, la réaction politico-financière au retour de Donald Trump est singulière : le marché sait que le renforcement des murailles contre l'export chinois est à l'ordre du jour, mais il espère que cela forcera Pékin à accroître ses mesures de soutien. Il en résulte une sorte de théorie fumeuse selon laquelle tout ça pourrait profiter aux marchés chinois. Malgré une petite contraction sur cette séance de vendredi, l'indice MSCI China gagne 3,5% sur la semaine, meilleure performance des cinq dernières semaines. Le parlement chinois doit entériner, plus tard dans la journée, des dépenses importantes, selon les rumeurs qui circulent.

En Asie Pacifique, le TOPIX japonais clôture en baisse modérée. La Corée du Sud et l'Inde évoluent en légère baisse. C'est plus dynamique à Taiwan (+0,6%) et surtout en Australie (+0,8%) où les minières et les financières ont le vent en poupe. Les indicateurs avancés européens sont légèrement haussiers. 

Le CAC40 démarre la séance en hausse de 0,2% à 7437 points. Le SMI est stable à légèrement haussier à 11 920 points. Le Bel20 est en progression de 0,2% à 4282 points. 

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis, l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan (16h00) suscitera de l'intérêt. Tout l'agenda ici.

Les principaux changements de recommandations

  • Adecco : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 31 à 29 CHF.
  • Air France-KLM : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l'objectif de cours de 9 à 8,50 EUR.
  • Amadeus : JP Morgan maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours relevé de 67 à 73 EUR.
  • ArcelorMittal : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 23 à 23,50 EUR. JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 21 à 23 EUR.
  • Barry Callebaut : Bank Vontobel AG maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 1350 à 1600 CHF. Stifel maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 1750 à 1700 CHF.
  • Capgemini : Stifel maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 245 à 225 EUR.
  • Engie : DZ Bank AG Research maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 18 EUR à 17,50 EUR.
  • Equasens : Stifel maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 83 à 75 EUR.
  • Eurazeo : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 80 à 83 EUR.
  • Exosens : Bernstein maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours relevé de 25,50 à 28,50 EUR.
  • JCDecaux : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 26 à 25 EUR.
  • KBC Groupe : Redburn Atlantic maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 77,59 à 81,164 EUR.
  • Legrand : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 105 à 100 EUR.
  • Nemetschek : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 108 à 125 EUR. Bernstein maintient sa recommandation de performance de marché avec un objectif de cours relevé de 90 à 113 EUR.
  • Renault : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 47,50 à 45 EUR.
  • Rheinmetall : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours relevé de 585 à 640 EUR.
  • Saint-Gobain : DZ Bank AG Research maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 75 à 87 EUR.
  • Sensirion : Stifel maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 75 à 68 CHF.
  • SES S.A. : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 5,35 à 4,75 EUR.
  • Solvay : Deutsche Bank maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 39 à 37 EUR.
  • Swiss Re : Berenberg maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 135 à 160 CHF.
  • Syensqo : Deutsche Bank maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 85 à 87 EUR.
  • UBS Group Ag : Grupo Santander maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 26,15 à 27,60 CHF.
  • Var Energi : ABG passe d'acheter à conserver en visant 40 NOK.
  • Verallia : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 30 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l'ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions pendant la séance)

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)

D'Europe

D'Amérique du Nord

D'Asie Pacifique et d'ailleurs

Le reste de l'agenda mondial des publications ici.

Lectures