(Complété quatre derniers § avec zone de sécurité autour de Goma)

NAIROBI, 30 juillet (Reuters) - Le Rwanda a rejeté mardi les accusations des Etats-Unis, qui lui reprochent de soutenir les rebelles du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), estimant que ces accusations ne contribueraient pas à pacifier la région.

"Ceux dont la politique est de pousser continuellement les pays de la région à un conflit qui n'est pas le leur (...), nous ne pensons pas que cela soit utile", a déclaré à Nairobi la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. "Ce n'est pas en désignant quelqu'un comme bouc émissaire que nous allons aider la RDC."

A la question de savoir s'il s'agissait d'un démenti officiel, elle a répondu: "Je pense que mes commentaires sont très clairs. Il y a beaucoup de problèmes complexes au Congo et il faut les regarder dans l'optique de parvenir à une situation pacifique en RDC".

"Ce que nous disons c'est qu'il n'y a pas la moindre raison pour le Rwanda de créer de l'instabilité en dehors de ses frontières", a-t-elle ajouté en marge d'une réunion ministérielle des pays de l'Afrique des Grands Lacs consacrée notamment à la situation au Nord-Kivu.

Les Etats-Unis ont appelé la semaine dernière Kigali à stopper son soutien aux rebelles du M23 dans l'est de la RDC, estimant avoir les preuves de l'implication de responsables militaires rwandais. (voir )

En juin, des experts des Nations unies avaient affirmé devant le comité de sanctions du Conseil de sécurité que les rebelles du M23 continuaient à recruter des combattants au Rwanda voisin avec l'aide d'officiers sympathisants de l'armée de Kigali.

Ils avaient ajouté que des éléments de l'armée congolaise coopéraient avec le groupe insurgé rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) formées en RDC en 2000.

Les Nations unies ont déployé une brigade d'intervention rapide de 3.000 casques bleus supplémentaires pour combattre et désarmer les rebelles.

Mardi, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a annoncé la création d'une zone de sécurité aux abords de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, et de la localité voisine de Saké, tombée brièvement aux amins du M23 en 2012, afin d'empêcher que la population ne soit prise au piège en cas de nouveaux combats.

La Monusco a précisé que les casques bleus désarmeraient, y compris par la force si nécessaire, tout individu trouvé en possession d'armes à l'intérieur de cette zone, à l'exception des membres des forces de sécurité congolaises, au terme d'un délai de grâce de 48 heures.

"Il existe un grand nombre de groupes armés dans ce secteur. La brigade (de l'Onu) est aujourd'hui déployée pour appliquer la paix dans la zone de sécurité, c'est une première étape", a expliqué Charles Bambara, porte-parole de la Monusco.

La brigade d'intervention rapide, créée sur décision du Conseil de sécurité, est composée de troupes malawites, tanzaniennes et sud-africaines. (Richard Lough et Edmund Blair; Hélène Duvigneau et Jean-Loup Fiévet pour le service français)