* Le plan d'austérité a été adopté

* Le vote des mesures crucial pour le déblocage de l'aide

* Deuxième jour de grève générale

* Des dizaines de milliers de personnes dans la rue (Actualisé avec résultat du vote du Parlement)

par Renee Maltezou et Lefteris Papadimas

ATHENES, 7 novembre (Reuters) - Le plan d'austérité présenté par le gouvernement d'Antonis Samaras a été approuvé mercredi par le Parlement grec, en dépit des nouvelles manifestations de hostiles à ces mesures, cruciales pour le versement de la prochaine tranche d'aide internationale.

La coalition au pouvoir, qui ne dispose que d'une fragile majorité a réussi à franchir le seuil des 151 voix indispensables à l'approbation du plan d'austérité, en dépit du refus de ses composantes, la Gauche démocratique.

Au deuxième jour d'une grève générale qui paralyse l'économie et les administrations du pays, des dizaines de milliers de manifestants ont convergé en fin d'après-midi vers la place Syntagma, devant le Parlement, à l'appel des syndicats opposés à des mesures qui, selon eux, affaibliront encore les plus pauvres et menacent de ruiner ce qui reste de l'économie du pays.

"C'est eux ou nous !", "Arrêtez le massacre !", proclamaient les banderoles des manifestants, estimés à plus de 70.000 par la police.

Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des groupes de manifestants qui lançaient sur elles des cocktails Molotov et des pierres devant le Parlement.

"Si les parlementaires votent en faveur de ces mesures (...), ils auront commis le plus grand crime politique et social jamais commis contre le pays et le peuple", a déclaré Nikos Kioutsoukis, secrétaire général du syndicat GSEE du secteur privé.

"Nous ne les laisserons pas détruire le pays", a-t-il ajouté.

L'adoption du nouveau paquet de mesures, d'un montant global estimé à 13,5 milliards d'euros, est une condition préalable au versement de 31,5 milliards d'euros d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) dont la majeure partie doit servir à recapitaliser les banques du pays.

Le déblocage des fonds avait été suspendu en raison du non-respect par Athènes de ses engagements antérieurs en matière d'assainissement des comptes publics.

"SACRIFICES"

Le vote au Parlement a constitué un test sérieux pour le gouvernement du Premier ministre conservateur Antonis Samaras depuis son arrivée aux affaires en juin et la fragile coalition gouvernementale ne résisterait sans doute pas à un rejet du plan.

"Le chemin est raide et difficile et impose des sacrifices. Mais il n'y a pas d'autre issue que de voter pour les mesures. Il n'y a pas d'échappatoire", a déclaré le ministre des Finances, Yannis Stournaras, devant les députés.

Le président de l'Eurogroupe a estimé que la Grèce n'avait pas d'autre option que de poursuivre la remise en ordre de ses finances publiques.

"Nos amis grecs n'ont pas d'autre choix", a déclaré Jean-Claude Juncker devant l'Association de la presse étrangère à Singapour.

"Ils doivent le faire. Et mon impression et que les réformes qui sont mises en oeuvre en Grèce sont de mieux en mieux comprises par les citoyens grecs".

Le nouveau plan prévoit entre autres une baisse des pensions de retraite qui peut atteindre 25% et la suppression des primes de vacances versées aux fonctionnaires.

Malgré les multiples plans d'austérité qui se sont succédés depuis le début de crise, la dette publique grecque continue d'enfler et devrait atteindre 189% (PIB) l'année prochaine.

Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi prochain à Bruxelles, pourraient prendre à cette occasion une décision sur le paiement ou non de la nouvelle enveloppe d'aide, a laissé entendre lundi Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires. (Avec la contribution de Harry Papachristou à Athènes, Marc Joanny, Guy Kerivel et Nicolas Delame pour le service français)