Environ 2 000 migrants ont participé à la tentative, déclenchant de violentes escarmouches avec les forces de sécurité marocaines et les gardes-frontières espagnols dans l'enclave de Melilla, une centaine d'entre eux ayant réussi à traverser.

Les autorités marocaines ont déclaré que les décès étaient dus à un écrasement après ce qu'elles ont appelé une bousculade, et à la chute de migrants depuis une haute clôture. Des dizaines d'autres personnes ont été blessées, ainsi que des dizaines de membres du personnel de sécurité marocain.

L'association marocaine des droits de l'homme (AMDH) a déclaré que 29 migrants étaient morts, citant des sources hospitalières anonymes.

Dimanche, l'Union africaine s'est dite choquée par ce qu'elle a appelé le traitement violent des migrants ayant entraîné des décès et des blessures, et a exigé une enquête immédiate. Le Maroc et l'Espagne ont nié avoir eu recours à une force excessive.

La source judiciaire a déclaré que la plupart des personnes poursuivies sont originaires du Soudan et qu'elles sont accusées d'avoir allumé des incendies, d'avoir attaqué les forces de sécurité et d'avoir facilité le passage illégal de la frontière.

L'AMDH a déclaré que trois de ses avocats aideraient à représenter les migrants au tribunal.

De nombreux autres migrants détenus par les autorités vendredi ont été transportés en bus vers le sud du Maroc et libérés là-bas, a indiqué l'AMDH, une pratique entamée par Rabat en 2018 pour décourager les tentatives de migration illégale.

Une vidéo publiée par l'AMDH sur les suites de la catastrophe de vendredi montre des dizaines d'hommes africains gisant empilés les uns à côté des autres, beaucoup apparemment sans vie, certains saignant et d'autres faisant de faibles mouvements tandis que la police marocaine se tient au-dessus d'eux.

Selon l'AMDH, les blessés ont été laissés sans surveillance pendant des heures, ce qui a alourdi le bilan des victimes. Certaines des séquences montrent des agents de sécurité marocains frappant des hommes gisant sur le sol.

Les autorités marocaines ont partagé leurs propres images de l'assaut de la frontière avec les ambassadeurs africains, a déclaré une source officielle, y compris les efforts de la police pour dégager les camps de migrants des zones forestières près de l'enclave avant le raid.

La source a déclaré que Rabat n'avait pas publié la vidéo, mais a confirmé qu'il s'agissait d'une vidéo publiée par un site d'information local en langue française.

Elle montrait un très grand groupe de migrants prenant d'assaut la clôture à l'aide de bâtons et lançant des pierres alors qu'ils se heurtaient aux gardes de sécurité qui utilisaient des gaz lacrymogènes pour tenter de les disperser.

À un moment donné, une section de la clôture s'est effondrée sous un grand groupe qui tentait de l'escalader, beaucoup faisant une chute de plusieurs mètres.

La source officielle a déclaré que la cause de l'écrasement était une concentration de migrants qui tentaient de franchir une porte particulièrement étroite du poste frontière.

L'Espagne profitera d'un sommet de l'OTAN à Madrid cette semaine pour demander un partage accru des renseignements sur les questions liées à la migration, ont déclaré deux diplomates à Reuters.