Washington (awp/afp) - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, s'est inquiétée mardi, interrogée sur la chaîne CNBC, des conséquences d'une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, qui entraînerait selon elle une hausse des prix au détriment des consommateurs américains.

Pour Mme Georgieva, une hausse des droits de douane, qui est une des mesures économiques préconisée par le candidat républicain Donald Trump pour financer les baisses d'impôt qu'il envisage par ailleurs, "tireraient les prix vers le haut alors que l'on tente encore de réduire l'inflation".

Parmi les conséquences d'une hausse des tarifs, "il y a 75% de probabilité (qu'un pays visé) en applique à son tour", a insisté la patronne du FMI.

"Le risque est de voir les prix augmenter aux Etats-Unis et frapper les consommateurs, en particulier les familles les plus pauvres, mais également que les entreprises américaines soient la cible de mesures de représailles", a ajouté Kristalina Georgieva.

L'ex-président américain, qui est opposé à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, souhaite augmenter l'ensemble des droits de douanes de "plus de 10%" s'il retourne à la Maison blanche afin de financer une "large baisse d'impôts pour la classe moyenne, la classe supérieure, la classe inférieure, la classe business".

Il envisage également d'aller bien au-delà pour un certain nombre de produits ou pour certains pays, ciblant en premier la Chine, avec laquelle les Etats-Unis ont toujours une balance commerciale très négative.

Les Etats-Unis sont en train de sortir d'une période de forte inflation, comme le reste du monde, conséquence de la période ayant suivi l'épidémie de Covid-19 et le redémarrage de l'économie mondiale, une inflation qui a atteint jusque 9,5% en rythme annuel, son plus haut niveau depuis le début des années 80.

La Réserve fédérale (Fed) a baissé pour la première fois ses taux lors de sa dernière réunion, mi-septembre, estimant que la hausse des prix revenait vers sa cible, de 2% de hausse par an.

LE FMI a de son côté répété à plusieurs reprises que la priorité était au contrôle de l'inflation, du fait de son impact sur le pouvoir d'achat et le risque de ralentissement de l'économie qu'elle entraîne.

Selon Mme Georgieva, les Etats-Unis semblent bien partis pour "un atterrissage en douceur" mais "nous devons rester vigilants cas nous sommes dans un monde mouvementé. Nous pensons que l'inflation a été vaincue et que les banques centrales ont été couronnées de succès mais il faut rester attentifs".

afp/rp