NATIONS UNIES, 7 novembre (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a prorogé mercredi de quatre mois, au lieu des douze habituels, la mission de la force mixte Union africaine-Onu en Somalie (Amisom).

Les Quinze étudient également une demande émanant de l'UA visant à lever l'embargo décrété en 1992 sur les armes destinées à ce pays de la Corne de l'Afrique en proie aujourd'hui à la rébellion des islamistes d'Al Chabaab alliés à Al Qaïda.

Selon des diplomates onusiens, le Conseil serait divisé sur cette requête.

Une voiture piégée a explosé mercredi aux abords du bâtiment du Parlement à Mogadiscio, a annoncé la police somalienne.

"La situation en Somalie est en train de changer rapidement. Il existe une direction politique plus légitime que jamais auparavant", a déclaré au Conseil de sécurité le représentant permanent de la Grande-Bretagne, Mark Lyall Grant. "Mais, comme l'illustre cette attaque déplorable contre l'assemblée, la situation demeure périlleuse".

L'embargo sur les armes avait été décrété il y a 20 ans pour couper le robinet d'approvisionnement aux "seigneurs de guerre" de l'époque qui se battaient entre eux pour mettre le pays sous leur coupe un an avant la chute du président Mohamed Siad Barre.

Aujourd'hui, l'ancienne colonie italienne, qui compte désormais un président élu et un gouvernement d'union, souhaite renforcer son armée mal équipée et souvent indisciplinée pour faire face aux miliciens d'Al Chabaab.

L'Amisom, chargée d'épauler l'armée somalienne face au péril islamiste, est composée de 17.600 militaires, dont un tiers venus d'Ouganda.

Le gouvernement de Kampala menace de retirer son contingent de Somalie si l'Onu ne revient sur ses accusations selon lesquelles l'Ouganda, de même que le Rwanda voisin, soutient activement les rebelles congolais du M23 au Nord-Kivu en lutte contre le gouvernerment de Kinshasa.

Cette accusation est contenue dans un rapport, en principe confidentiel, du groupe d'experts des Nations unies qui propose de prendre des sanctions contre ceux qui enfreignent l'embargo sur les armes

Une délégation ougandaise qui s'est rendue la semaine dernière à New York n'a pas évoqué officiellement avec le Conseil de sécurité cette menace de retrait de l'Amisom, ont affirmé des responsables de l'Onu, de l'UA et de la Somalie.

Des diplomates siégeant au Conseil ont déclaré à Reuters qu'il y avait fort peu de chance que le rapport d'experts soit modifié selon le souhait des Ougandais.

Kampala et Kigali ont rejeté avec force les accusations des experts.

(Michelle Nichols; Jean-Loup Fiévet pour le service français)