Le gouvernement de centre-droit de Pedro Passos Coelho, qui s'est engagé à réformer le marché du travail dans le cadre du plan d'aide international de 78 milliards d'euros, a signé mercredi avec des syndicats un accord visant à flexibiliser embauches et licenciements.

Toutefois, la CGTP, première confédération syndicale portugaise qui revendique 750.000 adhérents, a refusé de signer l'accord et appelé les Portugais à manifester.

Les représentants de la troïka - Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) - ont salué ces mesures au terme de trois jours de conversations informelles à Lisbonne sur les réformes structurelles à mener.

"Nous sommes particulièrement rassurés que cette réforme, qui est en grande partie conforme aux recommandations du memorandum (de sauvetage), ait été menée à bien avec le consentement des syndicats", a déclaré le chef de la mission de l'Union européenne (UE) Jürgen Kröger.

"Il est évident que l'économie portugaise fait face à des défis sur de nombreux fronts. Ses déséquilibres extérieurs non viables sont un grand souci, à l'instar de sa consolidation budgétaire", a-t-il néanmoins ajouté.

Le Portugal, qui a été contraint l'année de demander un sauvetage international face à la défiance des marchés, a réduit son déficit budgétaire à un niveau estimé à 4% de son produit intérieur brut (PIB) en 2011 contre 9,8% en 2010, à la faveur d'un prélèvement exceptionnel sur les fonds de pension bancaires.

Sans ce transfert, le déficit aurait atteint environ 7,5% du PIB, soit au-dessus de l'objectif fixé à 5,9% dans le cadre du plan de sauvetage.

Pour 2012, le pays, englué dans sa pire récession depuis le rétablissement de la démocratie en 1974, doit réduire son déficit à 4,5% du PIB et la troïka a prévenu que Lisbonne ne pourrait plus s'en remettre à des mesures exceptionnelles pour y parvenir.

Le PIB portugais devrait avoir enregistré une contraction de 1,6% l'année dernière. Le gouvernement prévoit un recul de 3% cette année avant un retour modeste à la croissance prévu en 2013.

Shrikesh Laxmidas et Sergio Gonçalves, Jean Décotte pour le service français