PARIS, 20 novembre (Reuters) - Les indicateurs économiques sont au beau fixe dans la Principauté de Monaco, qui a vu son Produit Intérieur Brut (PIB) progresser de 6,6% entre 2010 et 2011, sans toutefois refaire complètement le retard accumulé depuis la crise de 2008.

L'Institut monégasque de la statistique et des études économiques (Imsee) souligne que ce chiffre "confirme la reprise de l'économie amorcée en 2010 (+2,1%)" après une année noire en 2009 (-11,5%).

"Monaco a un PIB plus volatil que les autres. C'est une petite économie internationale très réactive en phase avec le monde économique qui l'entoure", déclare Lionel Galfré, directeur de l'Imsee. "Quand d'autres pays, en particulier européens, prennent 2 à 3 points de croissance, la Principauté en gagne encore plus. En revanche, quand la tendance est à la baisse, celle-ci est plus amplifiée encore à Monaco."

Ceci explique en partie la dégringolade du PIB en 2009.

"Un coup d'arrêt directement lié à la crise économique et financière de 2008 dans le monde", indique Lionel Galfré, qui n'a pour autant pas eu de conséquence sur l'emploi dans la Principauté, ce dernier restant "une composante forte du PIB même durant ces années difficiles".

Parmi les secteurs qui ont le plus progressé en 2011, on note une forte hausse de l'immobilier (+31,3%) alors que le commerce de gros est en repli de 6,6%.

"L'hôtellerie-restauration progresse de 4,5%", indique également l'étude de l'Imsee. La croissance enregistrée l'an dernier est due en partie "aux entreprises qui ont reconstitué leur excédent brut d'exploitation" (+9,2%) ainsi qu'à "une hausse des recettes liées à la TVA".

La masse salariale continue de croître, "le PIB par salarié se monte à 86.487 euros en prix courants et progresse de 3,9% corrigé de l'inflation".

Pour l'Institut, ces bons chiffres n'augurent en rien de la suite.

"La croissance est fragile car il y a beaucoup d'incertitude sur les économies qui entourent Monaco", dit Lionel Galfré. Malgré la progression du PIB de 6,6%, son niveau en valeur (4,37 milliards d'euros) "n'a pas encore rattrapé le niveau antérieur à la crise qui avait atteint 4,49 milliards d'euros en 2008".

Monaco, qui ne dispose pas d'une comptabilité nationale, mesure statistiquement son PIB seulement depuis l'année 2005. Au dernier recensement, la principauté comptait 36.371 habitants. (Matthias Galante, édité par Yves Clarisse)