FRANCFORT, 18 janvier (Reuters) - Le fait que le fonds d'urgence européen a perdu son "triple A", la note de crédit la plus élevée possible, montre qu'il y a des limites aux manières dont la crise de la dette peut être résolue, a déclaré Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Les Etats doivent retrouver la confiance des marchés et du public par la consolidation de leur budget et la réforme de leur économie, déclare-t-il selon le texte du discours qu'il doit prononcer devant la chambre de commerce de Ludwigsburg.

"A mes yeux, le fait que le FESF (fonds européen de stabilité financière) a été dégradé montre une nouvelle fois qu'il y a des limites à la résolution de la crise", dit-il.

"Une crise de crédibilité ne peut être résolue que par le fait de garder, sur le moyen et long terme, une perspective cohérente pour l'union monétaire et par celui de se conformer aux traités et aux accords."

Dans la foulée de sa dégradation de neuf pays de la zone euro - dont la France et l'Autriche qui ont perdu leur "AAA" - Standard & Poor's a abaissé de "AAA" à "AA+" la note du FESF. (voir )

Selon Jens Weidmann, il ne faut pas accabler les agences de notation dans ce contexte de crise, estimant qu'elles étaient porteuses de mauvaises nouvelles et non pas à la source du problème.

Il a également dit espérer que la crise de la dette s'achève cette année.

"2012 sera une année décisive pour le cours de l'union monétaire. Je suis convaincu que tous les acteurs ont la ferme volonté de surmonter la crise pour préserver la stabilité de l'union monétaire, qui mérite la confiance des citoyens", a poursuivi Jens Weidmann.

"Je suis confiant que ceci va avoir lieu."

Celui qui est également à la tête de la Bundesbank, la banque centrale allemande, a mis en garde les gouvernements contre la tentation de se tourner vers la BCE pour résoudre la crise, estimant que cette dernière devait s'en tenir à son mandat de garantir la stabilité des prix.

Que la BCE achète sans limite des obligations souveraines ou qu'elle fixe des plafonds aux rendements seraient de mauvais choix de politique monétaire, susceptibles de mettre en péril l'indépendance de l'institution.

Au sujet de la situation économique de l'Allemagne, premièe économie de la zone euro, il a dit que le pays devrait stagner au premier trimestre avant de renouer avec la croissance en cours d'année. (Sakari Suoninen, Benoit Van Overstraeten pour le service français)