Berne (awp) - L'économie suisse a modéré son allure au troisième trimestre par rapport au précédent, l'état de l'industrie pénalisant la production de richesse. Les perspectives restent mitigées pour ce secteur.
De juillet à fin septembre, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse, corrigé des événements sportifs comme les Jeux olympiques ou l'Euro de football, a progressé de 0,2%, contre 0,4% au trimestre précédent, selon le communiqué émis vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Cette publication confirme la statistique flash publiée mi-novembre. Sur un an, la progression a atteint 1,3%.
La principale impulsion à la croissance est venue du commerce (+1,4%), qui a connu une expansion considérable après quatre trimestres atones. La consommation privée a enregistré une augmentation légèrement supérieure à la moyenne (+0,5%) avec des dépenses consacrées au logement et à l'énergie ainsi qu'à la santé qui se sont accrues. En revanche, les dépenses dans les machines, les véhicules et l'informatique, entre autres, ont diminué. Les importations de biens et de services ont par conséquent légèrement fléchi (-0,4%).
La consommation de l'Etat a elle aussi progressé, tout comme les investissements dans la construction.
Industrie et exportations en difficulté
Dans l'ensemble, le secteur des services a affiché une croissance dans la moyenne historique, tout comme les exportations de services. Les domaines de la santé et du social, de l'administration publique et des services aux entreprises se sont inscrits dans le positif, alors que la création de valeur s'est contractée dans l'hôtellerie-restauration (-1,0%), traduisant une baisse des nuitées dans les établissements d'hébergement suisses.
Les services financiers ont enregistré un trimestre négatif (-2,3%) en raison de l'évolution des opérations de commissions.
De son côté, le secteur industriel a connu un trimestre négatif. Si la valeur ajoutée a bondi dans la branche de l'énergie (+8,2%) grâce à une production d'électricité particulièrement élevée des centrales hydrauliques, elle a fortement ralenti dans l'industrie manufacturière (-1,1%).
Après une croissance vigoureuse au trimestre précédent, l'industrie chimique et pharmaceutique n'a que légèrement progressé (+0,2%), tandis que les autres branches de l'industrie ont accusé des baisses notables. Cette évolution se reflète dans le repli marqué des exportations de marchandises (-4,1%). "L'un dans l'autre, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été négative au troisième trimestre", conclut le Seco.
Perspectives plus sombres pour l'emploi
Au mois de novembre, "l'économie suisse est relativement stable, mais sans forte dynamique", ont souligné dans un communiqué séparé les experts du KOF, rattaché à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Le baromètre est remonté de 2,1 points à 101,8 points sur un mois.
Les indicateurs de l'industrie manufacturière, des services financiers et d'assurance, de l'hôtellerie-restauration, des autres services et de la construction ont tous affiché une évolution positive. Le baromètre de la demande de consommation continue d'indiquer une évolution "plutôt favorable", selon le KOF.
Dans le secteur manufacturier, les perspectives sont plus favorables, notamment dans les domaines du papier et de l'imprimerie, des entreprises chimiques et pharmaceutiques et de la construction mécanique. Elles le sont moins dans l'industrie électrique, l'industrie textile et de l'habillement ainsi que dans le secteur du bois, du verre, de la pierre et de la terre.
Les projections concernant la demande étrangère s'assombrissent, tout comme celles concernant l'emploi et la détention de biens intermédiaires.
Pour l'année en cours, le KOF anticipe une croissance du PIB de 1,5% et le Seco de 1,6%.
ck/jh/al