Les offres correspondaient en moyenne à 6,2526 livres pour un dollar, ce qui marque un affaiblissement conséquent de la devise égyptienne.

Le nouveau système, annoncé samedi, vise à protéger les réserves du pays en devises étrangères, qui ont chuté pour atteindre un niveau qualifié officiellement de "critique".

Dans le cadre de ce régime, sur lequel la banque centrale a donné plusieurs détails dimanche, les établissements égyptiens ne pourront pas à long terme détenir plus de 1% de leur capital en dollars.

L'acquisition de devises étrangères par des particuliers sera en outre taxée à hauteur de 1 à 2%, et les entreprises ne pourront pas retirer plus de 30.000 dollars par jour.

Les soubresauts politiques qui ont agité le pays à partir de fin novembre ont amené de nombreux Egyptiens à changer leurs livres en dollars américains par crainte d'une dévaluation ou de l'instauration par le gouvernement d'un contrôle des capitaux.

La Banque centrale a puisé plus de 20 milliards de dollars dans ses réserves en devises étrangères pour soutenir le cours de la livre égyptienne depuis la "révolution du Nil", qui a renversé en février 2011 le président Hosni Moubarak et fait fuir investisseurs et touristes étrangers.

Les réserves ont chuté de 448 millions de dollars en novembre pour s'établir à 15,05 milliards de dollars, tout juste suffisant pour assurer trois mois d'importations.

L'Egypte a obtenu en novembre l'accord préliminaire du Fonds monétaire international pour l'octroi d'un prêt de 4,8 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros), mais l'accord définitif a été repoussé après la décision du Caire de suspendre l'application d'une série de hausses d'impôts. ?

Hicham Kandil, le Premier ministre égyptien, a précisé dimanche que les négociations avec le FMI devraient reprendre en janvier.

Patrick Werr, Jean-Loup Fiévet et Julien Dury pour le service français