BANGUI, 2 février (Reuters) - Les forces françaises de la mission Sangaris et les soldats africains de la Misca ont pris le contrôle de la ville stratégique de Sibut, en Centrafrique, qui était occupée depuis plusieurs jours par des miliciens musulmans de la Séléka, ont rapporté dimanche des témoins.

A la suite de négociations avec les forces internationales, les hommes de la Séléka ont accepté de quitter cette ville de 24.000 habitants, considérée comme la porte d'entrée vers le nord-est du pays où se regroupent les miliciens musulmans qui ont fui la capitale Bangui.

"Je suis en ce moment dans le centre de Sibut et toutes les routes et les points stratégiques sont occupés par les hommes de la Misca et de la mission Sangaris", a déclaré par téléphone à Reuters Roland Mongonou, un habitant de la ville qui a passé cinq jours dans la brousse par peur des miliciens de la Séléka.

Un porte-parole de la Misca a confirmé que Sibut était entre les mains des soldats de la paix.

Les hommes de la Séléka ont tenté de négocier leur départ en échange de leur incorporation dans les forces de sécurité gouvernementales et de compensations financières mais rien de cela n'a été accordé, a dit Marcelin Yoyo, un élu de la ville.

Des combattants sont partis en convoi routier vers Bambari, à l'est de Sibut, d'autres ont pris samedi soir la direction de Kaga-Bandoro, au nord, a-t-il précisé.

Ces deux villes ont été le théâtre d'atrocités après la prise du pouvoir par la Séléka en mars dernier et la force de paix devra également assurer la sécurité dans ces localités, a ajouté Marcelin Yoyo.

Depuis mars 2013, 2.000 personnes ont été tuées et près d'un million de personnes, soit un quart de la population centrafricaine, ont été déplacées par les combats. (Paul-Marin Ngoupana; Guy Kerivel pour le service français)