Alors que les médias d'Etat ont déclaré que la "situation anti-épidémique ... est entrée dans une phase définitive de stabilité", plutôt que de se vanter d'une victoire, la Corée du Nord a déclaré qu'elle allait "redoubler d'efforts pour maintenir la perfection dans l'exécution des politiques anti-épidémiques de l'Etat".
Le pays reclus n'a jamais confirmé combien de personnes ont attrapé le COVID-19, manquant apparemment de matériel de test. Mais il a déclaré qu'environ 4,77 millions de patients atteints de fièvre se sont complètement rétablis et que 74 sont décédés depuis fin avril. Il n'a signalé aucun nouveau cas de fièvre depuis le 30 juillet.
Les responsables et les experts médicaux sud-coréens ont émis des doutes sur ces chiffres, notamment sur le nombre de décès.
Shin Young-jeon, professeur à l'école de médecine de l'Université Hanyang à Séoul, a déclaré que si le pic de la première vague de COVID est peut-être passé, les décès déclarés sont presque "impossibles" et il pourrait y avoir jusqu'à 50 000 décès.
"Leur succès, s'il y en a un, devrait résider dans le fait que l'épidémie n'a pas conduit à un chaos politique ou social. La réussite de leur réponse COVID était un autre problème."
Le ministre sud-coréen de l'Unification, Kwon Young-se, responsable des affaires intercoréennes, a déclaré cette semaine qu'il y avait des "problèmes de crédibilité" avec les données du Nord mais que la situation du COVID semblait "quelque peu sous contrôle".
RETOUR DES JEUX
Dans un signe d'apaisement des foyers, le Parti des travailleurs au pouvoir a organisé un grand événement sans masque fin juillet, invitant des centaines de vétérans de la guerre de Corée.
La ligue nationale de football a donné le coup d'envoi de sa saison cette semaine après une interruption de trois ans, ont rapporté les médias d'État, tout comme les compétitions de natation, de yachting et de bowling.
La plupart des matchs semblent se dérouler sans spectateurs, mais une photo d'un match de taekwondo publiée lundi par le journal officiel Rodong Sinmun montrait un public portant des masques et assis à l'écart.
Selon certains analystes, les défis autour de l'économie, de la sécurité alimentaire et de la santé publique demeurent et pourraient être exacerbés si les infections reviennent comme on l'a vu chez les voisins asiatiques lors de la propagation des sous-variantes d'Omicron.
Pourtant, le dirigeant Kim Jong Un n'a toujours pas levé les strictes restrictions de mouvement, et la frontière chinoise reste fermée, aucun fonctionnaire ne voyage à l'étranger et les missions diplomatiques à Pyongyang sont vacantes.
"Malgré la faiblesse des infrastructures médicales, chaque communauté nord-coréenne a un médecin attitré, et les contrôles stricts et les réponses concertées du système socialiste pourraient aider à découvrir et à isoler les cas potentiels", a déclaré Lim Eul-chul, professeur d'études nord-coréennes à l'université Kyungnam en Corée du Sud.
Cheong Seong-chang, chercheur principal à l'Institut Sejong, a déclaré que l'épidémie du Nord était peut-être moins grave que prévu, car les cas de fièvre annoncés pourraient inclure un grand nombre de cas provenant d'autres épidémies saisonnières.
L'agence d'espionnage sud-coréenne a déclaré en mai que certaines maladies d'origine hydrique telles que la typhoïde ou le choléra étaient déjà répandues au Nord avant le passage du COVID.
Cho Han-bum, chercheur principal à l'Institut coréen pour l'unification nationale à Séoul, a déclaré que Kim pourrait avoir décidé de rechercher l'immunité collective face à l'aggravation des pénuries alimentaires et du sentiment public dû aux restrictions.
Les experts ont déclaré que la pandémie et un verrouillage national aggraveraient la situation alimentaire déjà catastrophique du Nord, et l'Organisation mondiale de la santé a déclaré en juin que la situation du COVID pourrait s'aggraver.
"Le Nord pourrait essayer d'assouplir les restrictions pour laisser les gens sortir et se nourrir, car les pénuries alimentaires deviennent graves et il y aurait davantage d'épidémies", a déclaré Cho.
