par Soo Ai Peng et Tony Zhou

Le resserrement de la politique monétaire s'ajoute aux six relèvements des réserves obligatoires des banques sur la même période ordonnés par la Banque populaire de Chine (PBOC).

Le taux de dépôt à un an sera relevé de 25 points de base à 3,25%. Le taux des prêts à un an sera augmenté de 25 points de base également, à 6,31%, a annoncé la banque centrale dans un communiqué publié sur son site web.

La hausse des taux prendra effet mercredi.

Les cours des métaux et du pétrole ont cédé du terrain après l'annonce de la banque centrale, les marchés craignant que le resserrement monétaire ne pèse sur la demande en matières premières de la Chine.

Vers 12h50 GMT, le baril de brut léger américain reculait de 0,4% à 108,04 dollars. Le dollar australien, très sensible à la demande en matériaux de base, baissait dans le même temps de 0,45% face au dollar américain, selon des données Reuters.

"Les chiffres de l'inflation du mois de mars doivent être très élevés", estime Xu Biao, économiste de China Merchants Bank.

"C'est une décision énergique et la banque centrale est en train d'agir plus énergiquement que le marché ne le prévoyait. (...) Et le plus important, c'est que ce n'est pas la fin du resserrement monétaire de la Chine", juge-t-il.

"PAS UNE VRAIE SURPRISE"

Pékin doit publier les chiffres de l'inflation pour mars le 15 avril. La hausse des prix a atteint 4,9% en février, comme en janvier, et les économistes s'attendent à ce qu'elle ait accéléré à 5,1% en mars, égalant un plus haut de 28 mois touché en novembre.

"On s'attendait en effet à un relèvement des taux en avril donc ce n'est pas une vraie surprise", note Allan van Mehren, de Danske Bank.

"Ils relèvent les taux pour contenir les pressions inflationnistes dans l'économie. Nous prévoyons deux autres hausses des taux cette année, de 25 points de base chacune."

Pour James Shugg, économiste de Westpac à Londres, "cela reflète les inquiétudes des autorités chinoises vis-à-vis de la surchauffe de certains secteurs économiques."

"Certains de ces secteurs bénéficient d'une croissance à deux chiffres", a-t-il dit. "Le relèvement est également la conséquence de la sous-évaluation de la monnaie. Nous nous attendons à ce que le taux des prêts soit relevé à 6,56% d'ici juin."

La banque centrale a relevé de 50 points de base le 18 mars le montant des réserves obligatoires des banques pour le porter à 20%, de façon à geler des fonds qui seraient sinon prêtés et pourraient ainsi alimenter l'inflation.

Danielle Rouquié, Nicolas Delame et Jean Décotte pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat