La Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur au jour le jour lors de l'annonce de sa décision mercredi, principalement en raison d'un ralentissement de la croissance économique, mais aussi en raison de données récentes montrant que l'inflation est en train de diminuer.

Après 10 hausses depuis mars de l'année dernière, la banque centrale a probablement fini d'augmenter les taux d'intérêt et les maintiendra à 5,0 %, leur niveau le plus élevé depuis 22 ans, pendant au moins six mois, selon un sondage Reuters réalisé auprès d'économistes et publié vendredi.

L'inflation a culminé à plus de 8 % l'année dernière, mais elle s'est ralentie de manière inattendue à 3,8 % en septembre, contre 4 % en août.

"L'inflation canadienne a décéléré en septembre, ouvrant la voie au maintien des taux directeurs par la Banque du Canada mercredi", a déclaré Priscilla Thiagamoorthy, économiste principale chez BMO Capital Markets, dans une note.

Les marchés monétaires avaient évalué à 43 % les chances d'une hausse des taux mercredi avant la publication des données sur l'inflation de septembre. Mardi, ils avaient ramené cette probabilité à 14 %.

L'annonce de la politique monétaire est prévue à 10 heures ET (1400 GMT).

En juillet, la Banque du Canada (BdC) a déclaré que l'inflation resterait au-dessus de son objectif de 2 % jusqu'à la mi-2025 et que la croissance stagnerait. En même temps que la décision sur les taux, la BdC publiera également des prévisions économiques mises à jour.

Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré au début du mois que l'économie ne se dirigeait pas vers une "récession sérieuse".

Derek Holt, responsable de l'économie des marchés financiers à la Banque Scotia, a déclaré que la prévision de croissance de 1,8 % en glissement annuel de la Banque du Canada pour le quatrième trimestre devra probablement être révisée à la baisse, à un niveau plus proche de 1 %. L'économie canadienne a marqué le pas en juillet et n'a progressé que légèrement en août, après s'être contractée au deuxième trimestre.

Les économistes ont déclaré que la banque laisserait probablement la porte ouverte à de futures hausses de taux en raison des pressions salariales et de la persistance de l'inflation de base.

"Le marché du travail canadien reste solide, caractérisé par des pressions salariales élevées, il est donc peu probable que la Banque du Canada exclue complètement la possibilité de hausses supplémentaires", a déclaré Matthew Ryan, responsable de la stratégie de marché chez Ebury, une société de services financiers internationaux, dans une note. (Rapport de Steve Scherer ; Rédaction de Mark Porter)