* La stratégie des Etats est la bonne-Noyer

* Des pistes pour l'assouplissement du collatéral

* Le projet de taxe financière soulève des problèmes (Actualisé avec collatéral BCE et taxe financière)

PARIS, 16 janvier (Reuters) - La dégradation par S&P de neuf pays de la zone euro, dont la France, est un défi supplémentaire mais la stratégie des Etats est la bonne et la BCE poursuivra son action, a déclaré lundi le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.

Lors de ses voeux, Christian Noyer, qui est membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a pressé les banques de ne pas restreindre l'accès au crédit et estimé que le projet de taxe sur les transactions financières posait de nombreux problèmes.

Il a souligné que la BCE souhaitait élargir les conditions d'éligibilité du collatéral pour ses opérations de financements et cité comme pistes l'ouverture à des créances en dollars, l'abaissement de la notation minimale exigée jusqu'à une probabilité de défaut de 1% à un an et la prise en compte des crédits immobiliers résidentiels. Tout ceci "avec des haircuts adaptés".

"La décision qui vient d'intervenir d'une des principales agences de notation à l'égard des pays de la zone euro constitue évidemment un défi supplémentaire. La stratégie des Etats membres me paraît pourtant la bonne", a-t-il déclaré.

Standard & Poor's a abaissé d'un cran la note de la France de AAA, la meilleure possible, à AA+, et dégradé huit autres pays, tout en maintenant le AAA de l'Allemagne. (voir et )

En parallèle aux Etats, qui redressent leurs finances, mènent des réformes pour renforcer la croissance et réforment la gouvernance, "la BCE et plus généralement l'Eurosystème continueront pour leur part leur action déterminée pour contrer les évolutions anormales de marché et assurer la meilleure transmission possible de la politique monétaire", a dit Christian Noyer.

A l'adresse des banques, dont de nombreux représentants étaient présents, il a déclaré : "J'engage toutes les maisons à ne pas céder à la tentation de la restriction" du crédit, et souligné que toutes les banques centrales du monde les aidaient dans leur action "au service du bon financement de l'économie".

S'adressant aux acteurs de la place financière de Paris, dont il a vanté la force sur le marché actions, la conservation de titres ou la gestion de fonds, il s'est montré réservé sur le projet de taxe sur les transactions financières.

"Il faut espérer qu'une éventuelle taxe sur les transactions financières n'affectera pas cette excellence", a-t-il dit.

"D'abord la réflexion doit être évidemment européenne", a-t-il ajouté, alors que les autorités françaises pourraient décider de la mettre en place sans attendre les autres pays européens.

Toujours sur la taxe, "le projet de la Commission (européenne) soulève de très nombreux problèmes qui méritent un examen approfondi", a ajouté Christian Noyer, sans préciser lesquels. (Jean-Baptiste Vey)