FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a suffisamment de marge pour relever ses taux d'intérêt jusqu'à trois reprises cette année, a déclaré à Reuters Martins Kazaks, l'un des membres du Conseil des gouverneurs, qui plaide pour un retrait rapide des mesures de soutien à l'économie.

"Une hausse des taux en juillet est possible et raisonnable", a-t-il dit lors d'un entretien à Reuters. "Les marchés évaluent deux ou trois hausses de 25 points de base d'ici la fin de l'année. Je n'ai aucune raison de m'y opposer, c'est un point de vue tout à fait raisonnable à adopter."

"Que cela se produise en juillet ou en septembre n'est pas dramatiquement différent, mais je pense que juillet serait une meilleure option", a ajouté le gouverneur de la banque centrale de Lettonie.

Martins Kazaks estime que, dans un premier temps, la BCE devrait relever ses taux de 25 points de base et qu'il n'y a pas de raison particulière pour que la banque centrale s'arrête dans la normalisation de politique une fois que les taux seront revenus à zéro, même s'il s'agit d'un seuil psychologique.

Jusqu'à présent, la BCE a laissé entendre aux marchés qu'elle ne relèverait ses taux que "quelque temps" après la fin de son programme d'achat d'obligations au troisième trimestre.

Mais plusieurs gouverneurs de l'institution font pression pour que les achats d'obligations s'arrêtent au début du troisième trimestre, de sorte que les taux puissent être remontés en juillet face à la hausse des prix.

"Mettre fin au programme d'achat d'actifs début juillet est approprié", a déclaré Martins Kazaks. "Le Programme d'achats d'actifs (APP) a rempli son objectif, il n'est donc plus nécessaire".

(Reportage Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard)