Dans une allocution prononcée devant des économistes trois jours après la décision de la BCE d'annoncer un maintien des taux bas "pour une période prolongée", Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé que l'institution monétaire en avait déjà "fait beaucoup pour "absorber les conséquences économiques de la crise."

"Mais elle ne peut pas résoudre la crise", a-t-il poursuivi.

La Banque centrale européenne (BCE) a dit jeudi qu'elle maintiendrait ses taux à un niveau exceptionnellement bas pendant une période prolongée et elle pourrait même les réduire encore ainsi aux marchés financiers des signaux d'une clarté sans précédent.

En s'attachant ainsi à donner aux investisseurs le plus d'indications possibles sur l'évolution prévisible de sa politique monétaire de la zone euro, la BCE a emboîté le pas à la Réserve fédérale américaine et à la Banque d'Angleterre, qui cherchent notamment à apaiser les tensions sur les taux de marché.

"Cela fait consensus au sein du conseil des gouverneurs. La crise trouve ses racines dans des problèmes structurels, elle nécessite donc des réponses structurelles.

"Pour permettre à la monnaie unique d'exprimer l'intégralité de son potentiel économique, il faut que des efforts soient déployés sur deux fronts, celui des réformes structurelles et sur celui de l'abolition absolue des garanties consenties aux banques et aux emprunts souverains."

"Nous devons faire en sorte que dans le cadre d'un système de contrôle national et de responsabilité nationale, il puisse être possible qu'un emprunt souverain fasse défaut sans menacer le système financier."

Jens Weidmann a également lancé un appel en direction des Etats afin qu'ils coupent les liens qui les relient trop souvent à leurs banques nationales, jugeant que ces établissements détenaient beaucoup trop de dettes émises par leur gouvernement.

Ingrid Melander, Nicolas Delame pour le service français