Et ils l’ont enfin eu ! L’ours a cédé devant l’enthousiasme insolent des marchés américains, japonais et à la marge, européens. Le Nasdaq est en hausse quasiment continue depuis mi-mars et affiche plus de 37% de gains depuis le début de l’année. Le S&P 500 s’octroie une quinzaine de pourcents sur la même période. Sur le Vieux Continent,  le CAC 40 s’offre au moins 12% depuis le 1er janvier, et une belle remontée sur les 15 derniers jours. Et la configuration est similaire sur l’Euro Stoxx 50 et le Dax allemand, pour ne citer qu’eux. 

Il semble toutefois que cet engouement boursier repose sur des piliers fragiles : quelques gains du côté des valeurs technologiques, et plus précisément, de celles qui émettent des promesses autour de la révolution de l’intelligence artificielle. Un enthousiasme qui ressemble donc un peu à une fuite en avant, vers un monde où la géopolitique serait apaisée et le commerce revenu à la normale. Un monde où l’intelligence artificielle justement règlerait tous nos problèmes, y compris écologiques. Un monde où les financiers qui misent sur les innovations de demain sauraient réellement ce qu’ils détiennent en portefeuille, sinon des phrases marketing futuristes hyper bien ficelées. 

Mais, en raison gardant, ne faudrait-il pas chasser la peau de l’ours avant de la vendre ? Sinon, ce dernier risquerait bien de repointer son museau. 

Dessin d'Amandine Victor pour Zonebourse