(Actualisé avec citations)

LE CAIRE, 22 février (Reuters) - La Coalition nationale syrienne (CNS) se réunira le 2 mars à Istanbul pour élire un Premier ministre chargé de diriger un gouvernement provisoire dans les régions de la Syrie tenues par les rebelles, apprend-on vendredi auprès de la CNS.

Cette décision vise à éviter que les régions prises par les insurgés, soit environ la moitié du pays, ne sombrent dans le chaos. Toutefois, les leaders en exil de la CNS n'ont pas une très grande influence sur les rebelles en Syrie.

La date du 2 mars correspond à un compromis entre les membres de la Coalition autour des Frères musulmans et un courant favorable à la formation rapide d'un nouveau gouvernement, explique-t-on à Reuters à l'issue d'une réunion de deux jours au Caire.

"Un compromis a été trouvé. La coalition va se réunir à nouveau à Istanbul exclusivement pour choisir un Premier ministre", déclare-t-on.

Ce chef du gouvernement nommera ensuite un gouvernement, ajoute-t-on. Mais il est difficile de dire si cet exécutif pourra être directement opérationnel à partir des zones rebelles compte tenu de la capacité de bombardement de l'armée de l'air syrienne.

La veille, la CNS avait déclaré que le départ de Bachar al Assad et de sa famille, au pouvoir depuis 42 ans, devait être la résultante de négociations de paix.

"Il y a une situation qui se développe où le chaos règne dans les zones libérées tandis que, relativement, il y a encore du carburant, de l'électricité et des services de base dans les régions tenues par Assad", explique un diplomate en contact avec l'opposition.

"Si cette situation persiste, le soutien populaire à l'opposition va reculer et il se pourrait qu'elle perde la guerre."

L'incapacité de l'opposition à fournir des services dans les zones tenues par les rebelles et les informations de plus en plus nombreuses sur l'attitude indisciplinée des rebelles et les pillages auxquels ils se livrent ont réduit le soutien dont ils bénéficiaient dans le public.

Un membre de la CNS explique que même si un gouvernement n'est pas viable dans l'immédiat, il faut nommer un Premier ministre et le laisser entamer des consultations pour la formation d'un gouvernement "pour envoyer un message aux gens à l'intérieur qui en réclament un".

Lors d'une réunion le mois dernier à Istanbul, une tentative du secrétaire général de la CNS, Moustapha al Sabbagh, de faire nommer l'ancien Premier ministre syrien Riad Hidjab comme chef du gouvernement avait échoué face à l'opposition des Frères musulmans. (Khaled Yacoub Oweis; Danielle Rouquié pour le service français)