CONAKRY, 26 mars (Reuters) - Les chefs de file de l'opposition guinéenne ont mis fin mardi aux négociations avec le gouvernement, accusant le président Alpha Condé de ne pas respecter les termes du dialogue préparatoire aux élections législatives prévues en mai.

L'opposition avait accepté de discuter avec le pouvoir après deux semaines de violences sporadiques qui avaient fait huit morts et plusieurs centaines de blessés.

Les opposants à Condé avaient organisé des marches de protestation estimant que le chef de l'Etat voulait truquer le scrutin du 12 mai.

"Nous avons décidé de quitter la table des négociations parce que le gouvernement n'a pas respecté les promesses qu'il nous a faites", a commenté Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition.

Aboubacar Sylla a expliqué que le gouvernement avait invité à la table des discussions des groupes politiques qui n'auraient pas dû y participer.

"Le gouvernement a fait de nombreuses concessions à l'opposition qui n'a pas cédé de terrain", a commenté Alassane Condé, ministre de l'Administration territoriale.

Aboubacar Sylla a indiqué que l'opposition pourrait appeler à de nouvelles manifestations si le gouvernement continue de "faire obstruction aux tentatives pour instaurer un processus électoral transparent".

Les élections législatives doivent être la dernière étape d'une transition visant à rendre le pouvoir aux civils après un coup d'Etat en 2008 et deux années sanglantes de régime militaire. (Saliou Samb; Pierre Sérisier pour le service français)