Le rebond observé en octobre des indicateurs clés de l'activité en Chine confirme une tendance palpable dès septembre et conforte l'opinion d'un grand nombre d'analystes et d'investisseurs sur une reprise de l'économie du pays.

Cette accélération répond aux mesures de soutien à la croissance engagées par Pékin ces derniers mois.

La Banque populaire de Chine (PBOC) a abaissé par deux fois le loyer de l'argent depuis le début de l'année, tout en assouplissant les règles sur les ratios de réserves obligatoires afin d'encourager la distribution de crédit et l'investissement.

"Il est assez clair qu'il n'y a pas de risque d'atterrissage brutal, que l'économie va s'améliorer au quatrième trimestre et qu'on va assister à une croissance de 9% sur un an au cours de la première partie de l'année prochaine", commente Dariusz Kowalczyk économiste senior de Crédit Agricole CIB.

L'optimisme semble donc faire son retour après sept trimestres consécutifs de ralentissement qui ont ramené la croissance chinoise à 7,4% au troisième trimestre, un plus bas sans précédent depuis début 2009.

Selon une enquête Reuters réalisée en octobre, après la publication des chiffres du produit intérieur brut du troisième trimestre, les économistes interrogés prévoyaient en moyenne une progression de 7,8% de l'économie chinoise au premier semestre 2013 mais plusieurs analystes sont persuadés que la performance sera meilleure encore et que le mois d'octobre a marqué un tournant.

ANALYSTES OPTIMISTES, PRUDENCE À PÉKIN

"La question clé pour les investisseurs c'est celle de savoir si la croissance économique chinoise a vraiment déjà atteint son point bas", souligne Ting Lu, économiste de Bank of America Merrill Lynch à Hong Kong dans une note adressée à ses clients.

"Si l'on se fonde sur les chiffres d'octobre, en particulier la croissance de 9,6% de la production industrielle, la réponse, clairement, est "oui".

Officiellement, la prudence reste de mise à Pékin alors que s'est ouvert jeudi le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois au terme duquel sera désignée la nouvelle équipe dirigeante de la deuxième puissance mondiale.

Sur le départ, le président Hu Jintao, auquel devrait succéder son vice-président Xi Jinping, a prononcé un discours dans lequel il a assuré que Pékin continuerait de respecter des politiques favorables à une croissance durable, un développement économique à long terme avec pour objectif un doublement du produit intérieur brut sur la décennie à 2020.

Le directeur du Bureau de la statistique a déclaré prévoir une croissance annuelle de 7,5% en 2012, inférieure à ce que prévoient les analystes.

Vendredi, les statistiques officielles ont montré un ralentissement de l'inflation chinoise à 1,7% en rythme annuel en octobre, moins que le chiffre de 1,9% de septembre, qui laisse toute latitude à la PBOC pour assouplir encore sa politique monétaire si elle le souhaite.

Quant aux prix à la production ils ont diminué de 2,8%, plus que les 2,7% prévus, mais moins que la baisse de 3,5% enregistrée le mois précédent. Ces reculs sont toutefois de bon augure pour le secteur industriel en proie à une baisse de ses bénéfices.

Les exportations ont quant à elles augmenté de plus de 11% en rythme annuel en octobre, a déclaré vendredi le ministre du Commerce Chen Deming qui s'exprimait en marge du Congrès du Parti communiste.

Il a toutefois déclaré qu'il serait difficile pour le pays d'atteindre l'objectif d'une hausse de 10% sur l'ensemble de l'année 2012 souhaitée par Pékin.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Joanny

par Nick Edwards et Kevin Yao