Dans un entretien accordé à l'édition dominicale du Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'ancien ministre des Finances juge que ces mesures d'austérité incitent certains pays à vouloir en faire beaucoup trop et beaucoup trop tôt.

Selon lui, si de telles mesures étaient adoptées en Allemagne, elles provoqueraient des manifestations massives dans le pays.

"Les mesures d'économies sont trop sévères, elles mènent à la dépression", a dit Peer Steinbrück, ministre des Finances de 2005 à 2009 dans un gouvernement de coalition emmené par Angela Merkel.

"Certaines sociétés sont mises à genoux. La consolidation budgétaire, d'une certaine manière, est comme un traitement. Une dose juste peut sauver des vies, une dose excessive peut être létale."

Il a souligné que, dans certains pays, ces mesures représenteraient 5% de leur produit intérieur brut.

"En Allemagne, cela représenterait 150 milliards d'euros (de baisses de dépenses)", a-t-il dit. "Vous pouvez imaginer à quoi ressembleraient les rues allemandes dans ce cas."

Peer Steinbrück a dit que sa formation politique était favorable à ce que des efforts soient déployés pour stabiliser la zone euro, en raison notamment des intérêts nationaux de l'Allemagne et de la responsabilité qui incombe au pays au sein de l'Union européenne.

"Mon conseil au SPD est de ne pas considérer la question européenne comme un sujet mineur de la campagne électorale ou de ne pas être courageux", a-t-il dit, en référence aux craintes de certains qu'un débat sur la question de la zone euro aient des retombées plus positives pour la chancelière que pour le SPD.

Nicolas Delame pour le service français