BRUXELLES, 8 janvier (Reuters) - Les créanciers européens de la Grèce veulent commencer le 18 janvier l'évaluation des réformes mises en oeuvre par Athènes dans le cadre de l'accord d'aide conclu l'an dernier et souhaitent l'achever en février, ce qui pourrait ouvrir la voie à des discussions sur un allégement du fardeau de la dette, ont déclaré vendredi plusieurs responsables européens.

"La première mission de la revue devrait débuter durant la semaine commençant le 18 janvier. En pratique, cela pourrait sans doute être un peu plus tard", a dit un haut responsable.

Un porte-parole de la Commission a confirmé que l'exécutif européen prévoyait que la revue commencerait en janvier sans donner de date précise.

La revue formelle, la première depuis l'accord négocié l'été dernier, portera entre autres sur des dossiers disputés, comme la réforme des retraites, un projet qu'Athènes n'a fait parvenir à Bruxelles que cette semaine.

Des responsables de la zone euro ont déclaré que les grandes lignes de cette réforme étaient acceptables mais qu'il n'était pas encore sûr que les mesures prévues auraient l'impact attendu sur le budget.

"Nous n'avons pas de problème avec l'architecture globale de la réforme. Mais est-ce que cela suffit ? Nous avons besoin de davantage de chiffres et de données techniques pour pouvoir le dire", a expliqué un responsable.

Il a ajouté que même si rien n'imposait de boucler rapidement la revue des réformes, qui constitue un préalable au versement de nouvelles aides financières et au début des discussions promises sur un allégement du fardeau de la dette, la trésorerie de l'Etat grec était en train de se tendre.

Athènes doit rembourser environ 1,4 milliard d'euros d'intérêts sur sa dette en février, dont environ 470 millions sur des prêts du FESF, le Fonds européen de stabilité financière, a précisé un troisième responsable européen.

L'Etat doit en outre quelque sept milliards d'euros de factures impayées à des entreprises.

Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, effectue ces jours-ci une tournée des capitales européennes pour rencontrer plusieurs de ses homologues, avec lesquels il prévoit de discuter de la revue des réformes et peut-être du rôle du Fonds monétaire international (FMI), ont dit plusieurs sources.

(Jan Strupczewski, avec Karolina Tagaris à Athènes; Marc Angrand pour le service français)