Mais la perspective d'un retour plein et entier l'an prochain sur le marché des capitaux, mesure ultime du redressement d'un pays sous perfusion, semble s'éloigner en raison d'un ralentissement économique qui pèse sur les objectifs en matière de dette de Dublin.

L'UE et le FMI ont ainsi ramené de 1,1% à 0,5% leur prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) irlandais pour 2012, tout en disant que le gouvernement était toujours en mesure d'atteindre les objectifs annuels fixés dans le cadre du plan de sauvetage du pays.

Deuxième pays à se tourner vers les bailleurs de fonds internationaux -après la Grèce et avant le Portugal- pour une aide de 85 milliards d'euros, l'Irlande veut être le premier à émerger de la crise de la dette.

La réduction continue de son déficit budgétaire et le rétrécissement du bilan de ses banques ont été salués à chaque revue trimestrielle menée par le FMI, l'UE et la Banque centrale européenne (BCE).

Mais, en raison du ralentissement économique, le poids de la dette pourrait augmenter cette année, ce qui pourrait contraindre Dublin à demander une aide supplémentaire à Bruxelles.

Comme aucun financement n'est encore en place pour 2014 et que l'Irlande a besoin cette année-là de quelque 24 milliards d'euros pour couvrir ses dépenses et les titres de dette arrivant à maturité dans deux ans, bon nombre d'analystes pensent que l'Irlande va demander une aide supplémentaire à l'UE l'an prochain dans le cadre d'un programme préventif.

"Nous serons capables de retourner sur les marchés en 2013 mais nous ne pourrons pas lever les 24 milliards d'euros dont nous avons besoin pour 2014 sans aide extérieure", a déclaré Brian Devine, économiste chez NCB Stockbrokers.

"Le gouvernement a raison de se féliciter du chemin parcouru. Mais nous avons toujours un déficit de 10% donc il y a encore un grand fossé à combler avant que nous n'atteignions un niveau de dette supportable."

L'objectif retenu dans le plan de sauvetage est de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB -limite maximale autorisée par l'UE- d'ici 2015.

Padraic Halpin; Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat