GENEVE, 28 février (Reuters) - Les Nations unies ont publié jeudi deux rapports sur la situation des droits de l'homme en Iran montrant que ce pays multiplie les exécutions de détenus, y compris de mineurs, ainsi que les arrestations d'opposants qui sont souvent torturés, parfois à mort, en prison.

Dans ces deux documents, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et l'enquêteur spécial sur les droits de l'homme en Iran, Ahmed Shaheed, se disent préoccupés par cette hausse apparente de la fréquence et de la gravité des atteintes aux droits de l'homme.

"Le secrétaire général reste profondément troublé par les informations faisant état d'un nombre de plus en plus élevé d'exécutions, y compris de délinquants mineurs et cela en public; de la poursuite des amputations et des flagellations; des arrestations et des détentions arbitraires; des procès inéquitables; de cas de torture et de mauvais traitements; des restrictions sévères frappant les professionnels des médias, les défenseurs des droits de l'homme, les avocats et les activités d'opposition ainsi que les minorités religieuses".

Dans son rapport, Ahmed Shaheed estime que la République islamique se révèle incapable d'enquêter sur "des violations généralisées, systémiques et systématiques des droits de l'homme".

L'enquêteur, ancien ministre des Affaires étrangères des Maldives, demande "la libération immédiate et inconditionnelle" des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes et des avocats emprisonnés.

Selon lui, les chefs de file de l'opposition, Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, assignés à résidence, font partie des centaines de détenus politiques emprisonnés pour avoir tenté d'exercer leur droit à la liberté d'expression pendant l'élection présidentielle de 2009.

Ahmed Shaheed n'a pas été autorisé à se rendre en Iran pour enquêter. Son rapport se fonde sur les témoignages de 169 personnes interrogées dans la République islamique et à l'étranger. (Stephanie Nebehay; Jean-Loup Fiévet pour le service français)