Les forces du Tigré n'ont pas encore répondu à l'invitation à participer à des pourparlers ce week-end en Afrique du Sud. Il s'agirait des premières négociations officielles entre les deux parties depuis le déclenchement de la guerre en novembre 2020, ont déclaré deux sources diplomatiques.

Le conflit a tué des milliers de civils et déraciné des millions de personnes. Les deux parties avaient précédemment déclaré qu'elles étaient prêtes à participer à des pourparlers sous l'égide de l'UA, mais des combats intenses ont continué à faire rage dans la région du Tigré.

Le gouvernement éthiopien "a accepté cette invitation qui est conforme à notre position de principe concernant la résolution pacifique du conflit et la nécessité de mener des pourparlers sans conditions préalables", a déclaré sur Twitter Redwan Hussein, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed.

Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, a également invité Debretsion Gebremichael, qui dirige le parti politique au pouvoir dans la région du Tigré, à participer aux pourparlers dans une lettre dont Reuters a eu connaissance.

La lettre est datée du 1er octobre, mais Getachew Reda, porte-parole du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) de Debretsion, a déclaré mardi qu'il n'était pas au courant de l'imminence des pourparlers.

M. Getachew n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire sur l'acceptation de l'invitation de l'UA par le gouvernement éthiopien.

Le TPLF a déclaré le mois dernier qu'il était prêt à un cessez-le-feu et qu'il accepterait un processus de paix mené par l'UA, après avoir précédemment soulevé des objections aux propositions de l'UA.

Olusegun Obasanjo, le haut représentant de l'UA pour la Corne de l'Afrique, dirigera les négociations avec le soutien de l'ancien président kenyan Uhuru Kenyatta et de l'ancienne vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, selon la lettre de l'UA.

Aucun pourparler officiel n'a eu lieu entre les deux parties au cours d'un cessez-le-feu de cinq mois entre mars et août. Les combats ont repris le 24 août.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy accuse le TPLF, qui a dominé la coalition au pouvoir en Éthiopie jusqu'à l'arrivée d'Abiy au pouvoir en 2018, de tenter de réaffirmer la domination des Tigréens sur l'Éthiopie.

Le TPLF accuse Abiy de trop centraliser le pouvoir et d'opprimer les Tigréens. Tous deux rejettent les accusations de l'autre.