L'année dernière, Madrid avait utilisé 41 milliards des 100 milliards d'euros mis à sa disposition pour voler au secours d'une flopée de banques ayant succombé sous le poids de mauvaises créances héritées de l'éclatement d'une bulle immobilière.

Contrairement à la Grèce, au Portugal et à l'Irlande, l'Espagne, malgré des coûts de financement qui ont à un moment dépassé la limite de ce qui est considéré comme supportable, a réussi à limiter l'aide internationale à son seul secteur bancaire.

"La situation d'ensemble du secteur bancaire espagnol s'est sensiblement améliorée, y compris en matière d'accès des banques espagnoles aux marchés de capitaux", notent dans un communiqué les ministres des Finances de la zone euro.

L'annonce de la sortie de l'Espagne de son programme d'aide international intervient dans la foulée de la décision prise par l'Irlande de ne pas solliciter de ligne de crédit de précaution pour accompagner sa sortie du plan d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

L'Etat espagnol doit encore céder trois banques nationalisées et pourrait être contraint à y injecter des fonds supplémentaires pour les rendre plus attrayantes aux yeux des investisseurs.

La Commission européenne continuera de surveiller le système bancaire espagnol ainsi que les finances publiques du pays une fois tous les six mois jusqu'à ce que Madrid ait remboursé 75% de l'aide reçue.

L'Espagne a durci la réglementation bancaire, pris des mesures pour rendre son économie plus compétitive et commencé à réduire son déficit public - un ensemble d'éléments qui avaient été posés comme conditions à l'octroi d'une aide.

Les emprunts contractés par les banques espagnoles auprès de la Banque centrale européenne (BCE) ont baissé en octobre pour le quatorzième mois de suite alors qu'ils avaient atteint un record au cours de l'été 2012, quand le pays paraissait être sur le point de devoir demander une aide internationale en tant que telle.

L'Espagne est sortie de deux ans de récession au troisième trimestre, mais le pays reste confronté à nombre de difficultés, dont notamment un taux de chômage de 25%.

Fiona Ortiz, Benoit Van Overstraeten pour le service français