AMMAN, 5 janvier (Reuters) - L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe lié à Al Qaïda, s'est retiré de certains secteurs stratégiques du nord de la Syrie près de la frontière turque après avoir été attaqué par d'autres brigades islamistes, annonce l'opposition syrienne.

Les combats ont commencé ces derniers jours entre d'une part l'EIIL, branche d'Al Qaïda dirigée par des djihadistes étrangers et d'autre part des groupes islamistes de l'intérieur de la Syrie dont le Front al Nosra, autre affilié d'Al Qaïda.

Luttent aussi contre l'EIIL, des unités de l'Armée syrienne libre (ASL) soutenue par l'Occident.

Ces combats sont l'aboutissement d'une lutte d'influence pour le contrôle de la région, située près de la frontière turque. Le secteur est stratégique pour l'approvisionnement des rebelles qui veulent renverser le président syrien Bachar al Assad.

L'EIIL s'est notamment retiré de sa place forte d'Al Dana dans la province d'Idlib et de la localité d'Atma. Les combattants du Front al Nosra et d'Ahrar al Cham occupent désormais les positions de l'EIIL dans ces deux localités.

Mais, comme il n'y a pas eu de combats, il se pourrait qu'il y ait eu accord entre les deux camps pour éviter une confrontation plus grave qui aurait été dommageable pour les forces de chacun et aurait constitué un cadeau pour le président Assad, estime-t-on dans l'opposition et dans les milieux diplomatiques de la région.

"L'Etat islamique est en train de se retirer sans combat. Ses combattants prennent leurs armes. Ils semblent se diriger dans la direction d'Alep", a déclaré un opposant, Firad Ahmad. (Khaled Yacoub Oweis et le bureau d'Amman; Danielle Rouquié pour le service français)