4 octobre (Reuters) - Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev a décidé de ne pas participer à des discussions sur le Haut-Karabakh organisées à Grenade, en Espagne, par l'Union européenne, où il aurait pu s'entretenir avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, rapportent les médias d'Etat azerbaïdjanais.

Selon l'agence d'Etat azerbaïdjanaise APA, qui cite des sources anonymes, l'Azerbaïdjan est particulièrement mécontent de récentes "déclarations pro-arméniennes" de responsables français ainsi que de la décision française, confirmée mardi par la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna lors d'un voyage à Erevan, de fournir du matériel militaire à l'Arménie.

Bakou boycottera toute discussion incluant la France mais reste ouvert à des discussions trilatérales avec l'UE et l'Arménie, ajoute l'agence.

Ilham Aliev avait envisagé de prendre part à ces discussions réunissant les dirigeants français, allemand, arménien et le président du Conseil européen Charles Michel sur l'avenir du Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne en territoire azerbaïdjanais dont Bakou s'est emparée dans sa totalité après une opération militaire éclair le 19 septembre dernier, et sur les perspectives d'un accord de paix entre Bakou et Erevan.

Selon APA, Ilham Aliev a finalement décidé ne pas se rendre en Espagne en raison d'un "climat anti-azerbaïdjanais" entretenu par certains participants à la réunion pointant, outre la France, des propos tenus par Charles Michel.

Le président azerbaïdjanais souhaitait en outre que la Turquie soit représentée aux discussions mais la France et l'Allemagne ont refusé, d'après les sources anonymes citées par APA. (Rédigé par Andrew Osborn, version française Jean-Stéphane Brosse)