JPMorgan Asset Management a le sentiment que le désaccord sur une éventuelle surévaluation des actions tient en grande partie à l'instrument de mesure utilisé. Il juge que ce qui préoccupe le plus vraisemblablement les investisseurs à l'heure actuelle est l'observation du seul ratio cours sur bénéfices (PER) par rapport à son évolution historique.

En fonction de la durée de l'historique examiné, la plupart des marchés d'actions semblent se situer désormais à des niveaux de valorisation exprimés en termes de PER correspondant à leurs moyennes historiques, voire légèrement supérieures. L'indice MSCI World Developed indique par exemple un PER de 17,9 actuellement, contre une moyenne de 17,7 depuis 1972.

Le gestionnaire d'actifs estime cependant que nous avons précisément atteint le point bas d'un cycle de croissance des bénéfices — l'un des moments au cours desquels les ratios simple PER peuvent être moins significatifs. Quand on éprouve des doutes sur le 'E' (résultat, ndlr) du PER, il est de bon aloi d'observer l'évolution des ratios P/B (price-to-book ou cours sur valeur comptable) à titre de recoupement, dans la mesure où les valeurs comptables sont bien plus stables que les bénéfices.

Il juge le résultat tout à fait rassurant, les valorisations des actions aux Etats-Unis se situant approximativement à leur moyenne de long terme, tandis que les valorisations des marchés européens et émergents évoluent légèrement en dessous de leur moyenne, dans une fourchette de 10 à 15 points de pourcentage.

JPMorgan AM considère que les valorisations des actions sont proches de leur moyenne au niveau global, avec de possibles poches de décote, en Europe et sur les marchés émergents. « Nous serions cependant en présence d'un marché d'actions haussier tout à fait atypique s'il devait se stabiliser à sa valorisation moyenne historique sans incursion marquée en territoire supérieur à la moyenne », fait remarquer le gestionnaire d'actifs.

Ceci dit, avec la hausse des rendements obligataires, il éprouve une certaine réticence à endosser l'idée d'une nouvelle hausse des multiples de PER au-delà de leur niveau actuel. Néanmoins, avec un redressement du cycle des bénéfices qui devrait permettre de constater leur croissance dans une fourchette de 10 à 15 % dans la plupart des régions en 2014, il ne lui semble pas excessif d'envisager que les actions affichent de solides progressions même avec des multiples inchangés.