(Actualisé avec précisions et citations)

MILAN, 12 janvier (Reuters) - Les banques coopératives italiennes Banca Popolare di Milano (BPM) et Banco Popolare ont engagé des discussions avec pour objectif de conclure d'ici début mars un accord de fusion qui donnerait naissance à un nouveau numéro trois du secteur dans la péninsule, a-t-on appris mardi auprès de quatre sources informées des négociations.

Si les pourparlers aboutissent, il s'agira de la première fusion conclue depuis l'adoption l'an dernier par le Parlement de la réforme du secteur des banques mutualistes, qui vise à favoriser la consolidation de ce secteur très fragmenté.

Un accord ne doit toutefois pas être considéré comme acquis car plusieurs obstacles restent à surmonter, ont précisé les sources.

"Des discussions sont en cours depuis un moment et il ne reste pas beaucoup de temps pour les faire aboutir", a dit l'une des sources. "Ils essaient de s'accorder sur les éléments clés d'une fusion."

Une cinquième source proche du dossier a estimé qu'il était trop tôt pour évoquer un accord.

Les banques italiennes concernées par la réforme votée l'an dernier ont jusqu'à la fin de cette année pour abandonner leur statut coopératif et pour renoncer aux restrictions sur l'actionnariat et les droits de vote qui les protègent pour l'instant des tentatives de rachat hostiles.

NÉGOCIATIONS DÉLICATES

Des discussions sur de possibles fusions "défensives" sont en cours depuis plusieurs mois mais des désaccords sur la répartition des pouvoirs et la localisation des sièges sociaux les ont jusqu'à présent freinées.

Banco Popolare dispose d'une capitalisation boursière de près de quatre milliards d'euros et de plus de 123 milliards d'actifs au bilan tandis que BPM affiche une capitalisation de 3,7 milliards d'euros pour seulement 50 milliards d'actifs.

Les sources ont expliqué que le fait que leurs capitalisations boursières soient pratiquement égales compliquaient les discussions. "Il pourrait s'agir d'une fusion entre égaux", a dit l'une d'elles.

Récemment encore, un rapprochement entre BPM et UBI Banca (cinq milliards d'euros de capitalisation, près de 116 milliards d'actifs) figurait parmi les conséquences jugées probables de la réforme du secteur.

Des sources ont dit que cette hypothèse n'était aujourd'hui pas totalement écartée mais qu'elle se heurtait au risque de voir une fusion perçue comme un rachat pur et simple de BPM par UBI.

BPM, bien que plus petite que Banco Popolare, peut se targuer d'une meilleure qualité globale de ses actifs ainsi que de ses racines milanaises solides. Le maintien de son siège dans la capitale financière du pays est un élément clé pour BPM, ont souligné plusieurs sources. (Andrea Mandala et Gianluca Semeraro, avec Pamela Barbaglia; Patrick Vignal pour le service français, édité par Marc Angrand)