HONG KONG (Reuters) - Les policiers du département de la sécurité nationale de Hong Kong ont arrêté lundi Allan Au, un journaliste chevronné et ancien collaborateur du média libéral Stand News, aujourd'hui fermé, pour sédition présumée, selon la police et les médias locaux.

Dans le cadre de la répression des médias fondée sur une loi sur la sédition datant de l'époque coloniale britannique, ainsi que sur la législation en matière de sécurité nationale imposée par la Chine, plusieurs grands médias ont été perquisitionnés par la police et fermés.

La police locale a déclaré dans un communiqué que le département de la sécurité nationale avait arrêté un homme de 54 ans pour "conspiration en vue de diffuser des publications séditieuses" et l'avait placé en détention en attendant un complément d'enquête.

Les médias locaux ont identifié l'homme comme étant Allan Au, journaliste et universitaire, qui a écrit des articles pour des journaux tels que Ming Pao et Apple Daily, fermé en juin 2021.

Reuters n'a pas été en mesure de joindre immédiatement Allan Au pour un commentaire.

L'accusation de sédition ne figure pas parmi les infractions énumérées dans la vaste loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juin 2020.

Cependant, des décisions de justice rendues ces derniers mois ont permis aux autorités d'utiliser les pouvoirs conférés par la nouvelle législation pour appliquer des lois de l'époque coloniale, permettant d'inclure la sédition.

Interrogée sur l'arrestation d'Allan Au, la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'elle ne ferait pas de commentaires sur les cas individuels, mais que la liberté de la presse était inscrite dans la mini-constitution de la ville, appelée la Loi fondamentale.

L'Association des journalistes de Hong Kong a exprimé sa "profonde inquiétude" et a déclaré que l'arrestation risquait de "compromettre davantage la liberté de la presse à Hong Kong".

(Reportage Jessie Pang, version française Augustin Turpin; édité par Kate Entringer)