Le troisième brasseur mondial, qui possède déjà 42% d'APB, souhaitait acquérir la part de 40% du conglomérat singapourien Fraser and Neave (F&N) afin de contrecarrer les avances de sociétés liées au milliardaire Charoen Sirivadhanabhakdi, propriétaire de Thai Beverage.

Le conseil d'administration de F&N va recommander aux actionnaires l'offre de 50 dollars de Singapour par action APB formulée par Heineken, a annoncé ce dernier dans un communiqué.

L'offre est la même qu'il y a deux semaines, ce qui a surpris certains analystes qui s'attendaient à voir le brasseur néerlandais contraint de surenchérir pour parvenir à ses fins. Heineken devrait à présent racheter les participations des actionnaires minoritaires au même prix, ce qui porte le total de l'opération à près de 6 milliards de dollars.

"Ce n'est pas donné, mais stratégiquement c'était un accord incontournable qui garantit l'avenir de Heineken en Asie", commente Dirk Van Vlaanderen, analyste pour Jefferies.

La possession d'APB permettra à Heineken de réaliser 15% de ses bénéfices en Asie, contre 6% actuellement, ce qui stimulera le taux de croissance du groupe, selon des analystes européens.

D'après plusieurs sources, Coca-Cola envisagerait de son côté d'acquérir d'autres branches de F&N, qui produisent la boisson 100PLUS, des jus de fruits, de l'eau minérale et des produits laitiers, dans le cas où le groupe souhaiterait les céder. Cela pourrait mettre Coca-Cola en concurrence avec Thai Beverage et le japonais Kirin, les deux principaux actionnaires de F&N.

Le titre Heineken a grimpé au niveau historique de 46,30 euros après confirmation de l'accord, d'abord révélé par Reuters. Il a terminé la séance en hausse de 3,43% à 45,98 euros, alors que l'indice regroupant les valeurs européennes agroalimentaires a pris 0,79%.

Julien Dury et Natalie Huet pour le service français

par Eveline Danubrata et David Jones